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Madagascar - La France compte sur la SADC pour une sortie de crise

22 novembre 2012, 20:00

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L''''attentisme du bloc économique régional pousse certains partenaires techniques et financiers à réagir. La France?souhaite?de voir des propositions au processus de sortie de crise.

Les yeux sont plus que jamais tournés vers la Com­munauté de développement de l''Afrique australe (SADC). Elle est sollicitée à se prononcer sur le volet politique de la mise en œuvre de la Feuille de route au moment où les incertitudes continuent de régner sur le dossier, alors que l''organisation technique des élections réussit quelques pas.

« Nous souhaitons, espérons, que la SADC va se prononcer sur les modalités politiques de ces élections (...) C''est ce qui manque dans le processus de retour à la normale », a déclaré Jean-Christophe Belliard, l''ambassadeur en partance de la France, hier à Antaninarenina. C''était en marge de la cérémonie de signature de la convention de financement du Programme d’appui conjoint au secteur de la santé (PACSS) entre le ministère des Finances et du budget et l''Agence française de développement.

Le diplomate français évoque le processus de sortie de crise en cours. « Les préparatifs des élections se font comme il faut (…) Maintenant, il reste cet aspect politique qui est fondamental. La SADC travaille sur ces modalités politiques que nous soutiendrons (…) Nous espérons que la SADC se prononcera rapidement (...) On attend ce que la SADC proposera, préconisera. Il appartient aux Malgaches de la mettre en œuvre. Mais pour l''appliquer, il faut que quelque chose soit proposée », souligne-t-il.

Jean-Christophe Belliard évoque la tenue d''un rendez-vous du bloc économique régional pour cette « proposition ». « On nous parle d''un Sommet, proche, de la SADC. On attend pour ce qu''elle se prononce », avance-t-il, sans donner de précision sur le calendrier de la réunion. Mais des mauvaises langues pronostiquent un rendez-vous de la Troïka, organe de la coopération de la SADC, qui pourrait se dérouler durant la première semaine du mois de décembre.

Le bloc économique régional reste silencieux trois mois après le Sommet de Maputo et un mois après les missions d''évaluation politique et sécuritaire. Il devrait se prononcer sur le retour de l''ancien président Marc Ravalomanana, en exil en Afrique du Sud, rappelé par le Sommet de la SADC au mois d''août. Cette disposition de la Feuille de route cache l''enjeu principal du dossier à savoir la candidature ou non de l''ancien Président et celle de son principal rival Andry Rajoelina, président de la Transition. Une question qui reste en suspens à six mois des présidentielles et qui pourrait compliquer le processus en cas d''hésitation prolongée du bloc économique régional.

Mise en œuvre intégrale
Leonidas Tezapsidis, chef de délégation et ambassadeur de l''Union européenne, avait exprimé à peu près la même position lundi lors de la signature de la convention de financement des élections, lundi à Andraharo. « Du point de vue technique, c’est indispensable (…), mais la partie politique est également extrêmement importante », avait-il avancé.
Le diplomate avait soutenu que « nous attendons avec impatience la SADC et l''Union africaine. Mais le travail doit se faire par les Malga­ches ». Il avait rappelé la nécessité d''appliquer la Feuille de route « dans son intégralité », y compris les dispositions relatives au retour des exilés comme il avait indi­qué au gouvernement lors du « Dialogue politique » du 6 novembre à Mahazoarivo.

Guy Rivo Randrianarisoa, porte-parole de délégation de la mouvance Ravaloma­nana, affirme « ne pas connaître » le calendrier de la SADC ni les tenants et aboutissants de sa démarche actuelle. « Nous attendons l''application de la Feuille de route dans sa totalité. Pour ce qui est des élections, elles pourront se tenir selon le calendrier prévu en cas d''accord politique. Sans cela, les dates des scrutins risquent de connaître une modification. On ne peut les tenir sans apaisement », lance-t-il.

Robert Razaka, du Hery politika mitambatra (HPM) dissident de la mouvance Zafy, trouve « normale » la réaction de certains partenaires techniques et financiers. « Le processus n''a fait que trop durer et nous soupçonnons même une manœuvre dilatoire », soutient-t-il. Le membre du Conseil supérieur de la transition (CST), dénonce les « consultations à n''en plus finir sans qu''on ne sache où l''on va » et revient à la charge pour réclamer le « dialogue malgacho-malgache » pour résoudre la crise.

 

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