Les chefs d''''État de la SADC devraient trancher face à l''enlisement de la situation dans laquelle la Transition est plongée. Une réunion cruciale, ce vendredi 1er juin, à Luanda.

Un nouveau tournant pour la Tran¬sition. La Com¬mu¬nauté de développement de l''Afrique australe (SADC) devrait examiner le processus de sortie de crise, mis à mal par des tensions sociopolitiques.

« Un Sommet de la SADC aura lieu le 1er juin sur le développement politique à Mada¬gascar », a déclaré Sandile Schalke, chef du Bureau de liaison de la SADC, hier à Ankorondrano, devant plusieurs journalistes. La rencontre devrait avoir lieu à Luanda, dans la capitale angolaise.

Selon Sandile Schalke, les chefs d''État du bloc économique régional devront « discuter des obstacles, s''il y en a » dans la mise en œuvre de la Feuille de route. Ils vont également « examiner les mesures à prendre ». Il incite la compétence du Sommet à prendre des sanctions « en cas d''intention délibérée » de faire obstacle à la mise en œuvre de la Feuille de route. De son côté, le Bureau de liaison se chargera de remettre son rapport au Sommet concernant l''application du document censé gérer la transition.

Sujets brûlants

Le rendez-vous du bloc économique régional intervient, alors que la transition malgache se trouve dans une « impasse » selon l''un des communiqués de la Troïka, son organe de coopération. Cette dernière avait même ouvert l''éventualité de sanctions à l''encontre de ceux qui entravent la mise en œuvre de la Feuille de route.

Replacée dans ce contex¬te, la visite d’Andry Rajoelina, président de la Transition, à Luanda jeudi et vendredi, s''apparente à un préparatif du Sommet. Hier, il a rencontré le président angolais Eduardo Dos Santos, qui assure la présidence du bloc économique régional, avant de regagner le pays.

La mouvance Ravaloma¬nana attend beaucoup du Sommet. « Nous nous attendons à la réaffirmation des résolutions du Sommet de Sandton », confie Roland Ravatomanga, ministre de l''Agriculture, faisant référence à l''esprit de celles-ci, dont l''application intégrale et d''une manière consensuelle, de la Feuille de route, y compris le retour des exilés politiques. « Nous nous attendons également à ce que les acteurs politiques malgaches prennent conscience du fait que la communauté internationale ne transigera pas face au forcing d''une minorité », conclut-il pour criti¬quer le camp d’Andry Rajoelina.

De leur côté, les partisans d’Andry Rajoelina se mettent au diapason de l''homme fort de la Transition qui utilise les élections comme cheval de bataille. « Nous exhortons les partis politiques à se concentrer sur les élections », soutient Lanto Rako¬tomavo, secrétaire nationale du parti Tanora mala¬Gasy Vonona (TGV). « La mise en place très rapide des institutions prévues par la Feuille de route constitue un moyen conduisant à la tenue des élections », poursuit-elle après avoir mis l''accent sur les étapes franchies dans l''application du document censé gérer la transition.

Les chef d''Institution en conciliabule

Les Raimanandreny mijoro, des personnalités annoncées comme les aînés qui se regroupent au sein d''une association, entrent en scène pour tenter de trouver une issue à la crise. Ils ont organisé une rencontre entre les chefs d''institution, pour esquisser une démarche en vue de la sortie de crise.

Le Premier ministre Omer Beriziky, le général Dolin Rasolosoa, président du Conseil supérieur de la transition (CST), le général Ranto Rabarisoa, à la tête du Comité militaire de défense nationale (CMDN) et Atallah Béatrice, présidente de la Commission électorale nationale indépendante (CÉNIT) ont répondu à l''appel, hier à la Nonciature, à Ivandry. Andry Rajoelina, président de la Transition, s''est fait représenter par Hajo Andrianainarivelo, vice-Premier ministre chargé du Développement et de l''aménagement du territoire, et par Rija Rajohnson, son directeur de cabinet.

Mamy Rakotoarivelo, président du Congrès était absent de la rencontre. Le chef de délégation de la mouvance Ravalomanana se trouve encore à l''extérieur et aucune délégation issue du camp de l''ancien Président n''a fait le déplacement.

Le pasteur Paul Ramino, président des «?Raiamandreny mijoro?» se montre peu loquace concernant les tenants et aboutissants de la rencontre. Il a seulement indiqué l''objectif de la démarche, à savoir la poursuite du dialogue malgacho-malgache, sous forme de médiation, pour débloquer une situation crispée de la transition.

Iloniaina Alain
L’Express de Madagascar