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Madagascar: le meurtre d’une sœur cause une tension extrême à Mandritsara
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Madagascar: le meurtre d’une sœur cause une tension extrême à Mandritsara
<STRONG>Des individus brandissant des armes blanches écument les rues de Mandritsara après le meurtre de Sœur Emmanuelle Helesbeux. Hier, mardi 5 mars, des pillages ont éclaté, les sites stratégiques sont hautement surveillés.<BR></STRONG><BR>Une bombe humaine éventre la ville de Mandritsara. Hier, jusqu’à 200 personnes sont descendues dans les rues, réclamant haut et fort que trois détenus de la maison centrale, mis en détention préventive lundi après-midi pour le meurtre de sœur Marie Emmanuelle Helesbeux, leur soient livrés pour subir la vindicte populaire. <BR><BR>Des boutiques ont été au passage mises à sac et les maisons de deux des prévenus ont été incendiées. Lundi en début de soirée après le déferrement, les mêmes manifestants ont pris d’assaut le centre carcéral de Mandritsara aux alentours de 18h30, pour essayer d’arracher les trois prévenus aux pénitenciers.<BR><BR>Du coup, ces derniers ont fait parler leurs armes automatiques, faisant deux morts et huit blessés parmi la foule. L’une des personnes tombées sous les balles des agents pénitentiaires, a été tuée sur le coup si la deuxième a succombé sur son lit d’hôpital dans la matinée d’hier. En revanche, certains des rescapés ont été frappés de projectiles dans les jambes, en plein ventre et à la poitrine.<BR><BR>La tension est montée de plusieurs crans après ce coup de force. Hier dès le lever du jour, près de 150 individus furieux ont rameuté.<BR><BR><STRONG>Inquiétude du gouvernement<BR></STRONG>Exhibant des banderoles, ils ont marché dans tout Mandritsara pendant que d’autres s’attroupaient au foyer des jeunes où sont placées les dépouilles des manifestants qui ont perdu la vie. Les rangs du fokonolona en rage se sont renforcés en fin d’après-midi.<BR><BR>«<EM>L’heure est grave», confie un employé de l’Hôpital Vaovao Mahafaly (HVM) à Mandritsara. «En temps normal, croiser des individus qui se promènent avec des armes blanches est une scène tout à fait habituelle. L’atmosphère est toutefois délétère du fait que leur nombre s’est multiplié. Ayant les nerfs à fleur de peau, ils brandissent depuis hier des machettes, des coutelas et des coupe-coupe»,</EM> s’inquiète-t-il.<BR><BR>Dans cette vive tension, les forces de police, la compagnie de la gendarmerie et le pénitencier ont constitué un bloc. Hier, des éléments sur le qui-vive se sont planqués aux sites stratégiques tels que la station de la Jirama. En même temps, les casernes et la prison sont placées sous haute surveillance.<BR><BR>Avant que Mandritsara ne se transforme en poudrière, le gardien, le coiffeur et le boucher, jetés en prison pour le meurtre de la religieuse française, ont été transférés en catimini dans un autre centre de détention hier au crépuscule. <BR><BR>Le convoi a quitté Mandritsara vers 6 heures du matin pour atteindre Antsohihy en début d’après-midi. Aux dernières nouvelles, les prisonniers seraient en route pour Tana et seront détenus à la maison de force de Tsiafahy.<BR><BR>Hier après-midi, une délégation gouvernementale, conduite par la ministre de la Justice, Christine Razanamahasoa, et son homologue de l’Intérieur, Florent Rakotoarisoa, s’est dépêchée en hélicoptère dans la ville déchirée hier après-midi, accompagnée de la ministre de la Décentralisation, Ruffine Tsiranana, et de celui de l’Enseignement supérieur et des Recherches scientifiques, Etienne Hilaire Razafindehibe, deux ministres natifs de Mandritsara.<BR><BR> Mis au parfum de l’arrivée de ces membres du gouvernement, la masse humaine en état d’énervement s’est rendue à l’aéroport pour les accueillir et manifester leur colère. Une réunion avec les notables a eu lieu dans la soirée pour apaiser la tension. Prêts à toute éventualité, des gendarmes aux aguets ont tenu à l’œil la libellule.<BR>
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