Publicité

Madagascar : Le Président Marc Ravalomanana propose l’organisation d’un référendum

16 mars 2009, 06:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Madagascar : Le Président Marc Ravalomanana propose l’organisation d’un référendum

La situation politique évolue rapidement à Madagascar. Le président Ravalomanana, isolé, refuse de démissionner et propose l’organisation d’un référendum. Il rencontre des personnalités de l’opposition ce lundi 16 mars.

Madagascar vit dans l’expectative. La population retient son souffle et observe l’évolution de la situation politique. Le week-end, a été riche en rebondissements. La situation a évolué sans cesse. A un moment,  la destitution du Président de la République est annoncée et aussitôt celui-ci répond qu’il est toujours au pouvoir.

Après un week-end, pendant lequel un flou a prévalu, le Président rencontre, ce lundi 16 mars, des figures de l’opposition. En effet, Albert Zafy, ancien Président de la République, Norbert Ratsirahonana, qui avait assumé les mêmes fonctions durant la période de transition précédant le retour de l’ex Président Ratsiraka et le pasteur Andriamanjato, ont rendez-vous avec Marc Ravalomanana, ce jour.

Le Président Marc Ravalomanana semble isolé. Une partie de sa garde présidentielle l’a déserté et de nombreux officiers de l’armée sont venus grossir les rangs des mutins. Ces derniers ont rallié le camp d’Andry Rajoelina, le maire déchu de Tana.

L’opposant Andry Rajoelina, de son côté, est réapparu, samedi dernier 14 mars,  à la Place du 13 mai, lieu des grands rassemblements dans le centre-ville, après s’être cantonné dans la clandestinité, pendant quelques jours. Il a donné un ultimatum à Ravalomana pour quitter le pouvoir. A noter que la Place du 13 mai qui avait été bouclée par l’armée, durant toute la semaine, est maintenant libre à la circulation et aux manifestations.

Toutefois, Marc Ravalomanana fait de la résistance. En fin d’après midi de samedi il  a tenté de démontrer son ancrage populaire. Il a réuni des milliers de ses partisans devant le Palais présidentiel à Iavoloha.  Fort de ce soutien, le Président a réitéré sa volonté de rester au pouvoir. Il a annoncé une manifestation de soutien pour ce lundi 15 mars et propose un referendum comme moyen de sortir le pays de la crise.

La surprise, samedi, a été la présence de Jacques Sylla, président de l’Assemblée nationale, à la Place du 13 mai. L’ancien Premier ministre de Ravalomanana était le principal négociateur du camp présidentiel aux négociations avec les représentants de Rajoelina, lors de la médiation menée par la Fédération des églises chrétiennes (FFKM), récemment. Prenant la parole, Sylla a déclaré que c’est le départ de Ravalomanana qui permettrait au pays de sortir de la crise.

Dans la matinée de samedi, une trentaine de représentants d’Andry Rajoelina et des militaires avaient accompagné son « Premier ministre désigné », Monja Roindefa, à la Primature. Celui-ci s’est installé dans les locaux sans opposition aucune.

On se souvient que le vendredi 13 mars, Roindefa avait rendu visite au Premier ministre en titre, Charles Rabemananjara. Les deux hommes se sont quittés en échangeant une chaude poignée de mains. Par la suite, le bruit a couru qu’il y avait eu passation, car Rabemananjara avait démissionné de ses fonctions. Toutefois, on devait plus tard le voir assistant à un conseil des ministres, présidé par Ravalomanana.  

A ce jour, la pression s’intensifie sur Marc Ravalomanana pour qu’il démissionne. Cette option évitera l’alternance au pouvoir, de paraître comme un coup d’Etat. Toute prise de pouvoir par la force a déjà condamnée à l’avance par la communauté internationale.

Si le président démissionne, la constitution malgache prévoit que c’est le président du Sénat qui assume l’intérim. Mais, le président du Sénat est aussi le Président du parti de Ravalomanana, le Tiako I Madagasikara (TIM). Il est introuvable depuis plus d’une semaine. En cas d’indisponibilité du deuxième personnage de l’Etat, c’est le président de l’Assemblée nationale qui devrait être appelé à assumer la suppléance présidentielle.

C’est dans ces procédures, que des observateurs trouvent l’explication à la présence de Jacques Sylla, le président de l’Assemblée nationale, aux côtés de Rajoelina, sur la Place du 13 mai, samedi. 

La journée de ce lundi 16 mars sera déterminante. Tout dépend du nombre de personnes que Ravalomana réunira et de l’issue de sa rencontre avec les trois personnalités de l’opposition.


 

Jrme BOULLE