72 heures avant l’expiration du délai fixé par le Groupe international de contact, Albert Zafy a relancé les négociations au Carlton. Une occasion pour l’ancien président de critiquer l’intransigeance de la mouvance Rajoelina.
 
Albert Zafy (photo) monte au créneau. Il n''''a pas mâché  ses mots, hier, pour dénoncer l''attitude adoptée  par la mouvance Rajoelina. Selon lui, cela consiste à entraver le processus de résolution de la crise suivant l''esprit des négociations du sommet de Maputo. L''ancien président de la République, sous la casquette de porte-parole des trois autres mouvances politiques, a accusé Andry Rajoelina et son équipe de violer la charte des valeurs initiée par ce même président de la Haute autorité de la transition.

Contrairement aux trois autres mouvances politiques, celle de Rajoelina s''est abstenue de participer à la réunion convoquée par Albert Zafy et qui aurait dû se tenir au Carlton, hier. Une absence qui a provoqué la colère de l''ancien chef de l''État puisque le rapprochement des points de vue est essentiel pour fixer la position à tenir avant la date butoir du 4 septembre.

Albert Zafy a constaté le manque de tolérance des pro-Rajoelina qui roulent pour le maintien de Andry Rajoelina et Monja Roindefo aux fonctions de président de la Transition et de Premier ministre. «Ils procéderont demain au plébiscite pour le maintien de Andry Rajoelina et de Monja Roindefo, alors qu''ils ont apposé leurs signatures à Maputo. Nous aussi, nous pouvons mobiliser nos partisans, mais nous ne le ferons pas», a-t-il martelé en présence, entre autres, de Fetison Rakoto Andrianirina, Emmanuel Rakotovahiny et Ange Andrianarisoa, les chefs de file des délégations des trois mouvances politiques aux négociations organisées par le Groupe international de contact (GIC) au Carlton.

Une cinquième mouvance

Dans une lettre d''excuse, Andry Rajoelina a évoqué comme raison de l''absence de sa délégation au Carlton, une réunion de sa mouvance au même moment.

Joint au téléphone, Gabriel Rabearimanana, secrétaire général du parti Madagasikara  Otronin''ny Malagasy (Monima), a également riposté en accusant les partisans de l''ancien président Marc Ravalomanana de rompre les premiers les accords de Maputo. «La manifestation au Magro à Ankorondrano samedi, constitue la première entorse à l''esprit de Maputo.

L''absence de la mouvance Rajoelina à la rencontre d''hier est déjà l''expression de l''inexistence d''un consensus», a-t-il déclaré avec conviction.

L''après-midi dans la même salle du Carlton, un groupe de jeunes se revendiquant d''une 5e mouvance a haussé le ton en défendant la cause  des pro-Rajoelina. Il exige le tandem Andry  Rajoelina-Monja Roindefo à la direction du régime transitoire. «Les jeunes devront cette fois-ci prouver leur force. Nous ne tolérerons jamais les manœuvres des dinosaures politiques qui avaient été rejetés par le peuple», a insisté Branco, un des dirigeants de la «mouvance des jeunes».
 
Fano Rakotondrazaka
(Source : L’express de Madagascar)

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