Le Conseil de paix et de sécurité de l''''Union africaine donne jusqu''à début avril pour trouver une issue à la question du retour des exilés, dont celui de l’ancien président. Sinon Madagascar restera suspendu des activités de l''organisation.

Nouvelle pression sur le régime de Transition. Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l''Union africaine lie le règlement du cas du retour de l''ancien président Marc Ravalomanana avant toute décision sur la levée des sanctions qui pèsent sur certains dirigeants.

«Le Conseil demande à la présidente de la Commission []de l''Union africaine], en consultation avec la SADC, de lui faire rapport, au plus tard début avril 2013, sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la Feuille de route, y compris son article 20, à l''effet de lui permettre de statuer sur la levée de la mesure de suspension de Madagascar », a indiqué son communiqué après sa réunion du 13 février à Addis-Abeba.

Le CPS accorde une attention particulière à l''application des dispositions concer­nant le retour «sans condition» des exilés politiques, prévues par le document censé gérer la sortie de crise. Il «constate que (...) certaines dispositions de la Feuille de route restent encore à mettre en œuvre, en particulier l''article 20 et, par conséquent décide de maintenir la suspension de la participation de Madagascar aux activités de l''UA et les sanctions imposées contre Madagascar». Il réitère passage «sa volonté de procéder à la levée de cette mesure dans les meilleurs délais possibles».

Dans une certaine mesure, le CPS de l''Union africaine répond à la demande des autorités malgaches. Annick Rajaona, directrice des Relations internationales à la présidence de la Transition, avait indiqué une demande de levée des sanctions décidées par l''Union africaine lors de son Sommet à la fin du mois de janvier.

Le CPS affirme qu''il se réfère au bloc économique régional dans sa décision. Il déclare «approuver les recommandations» de Joaquim Chissano, médiateur de la SADC. Il indique également avoir «pris note (...) des déclarations faites par les représentants du Mozambique, pays assurant la présidence de la SADC».

La mouvance Ravalomanana jubile à la suite de la décision du CPS. «L''Union africaine s''adresse à la SADC pour réitérer qu''une partie de la Feuille de route, dont l''article 20, n''est pas encore appliquée et qu''il faut y remédier sinon les sanctions ne seront jamais levées», réagit Mamy Rakotoarivelo, chef de délégation et président du Congrès.

Le camp d''Andry Rajoelina, président de la Transi­tion, fait la moue face à la position du CPS. «Ce dernier ne devrait pas procéder à un tel chantage. L''application de l''article 20 équivaut à la mise en œuvre de l''article 45, stipulant la souveraineté de la justice malgache», réagit Lanto Rakotomavo, secrétaire nationale du Tanora malaGasy Vonona, parti fondé par le président de la Transition.

Benja Urbain Andriantsizehena, secrétaire général de l''aile pro-Rajoelina de l''Union des démocrates et des républicains pour le changement qualifie la décision du CPS de « pression ». « C''est une demande impossible à appliquer dans la mesure où ce retour avant les élections risque d''avoir de graves conséquences sur la Transition. Mais si c''est comme ça, laissons ces sanctions en leur état et nous les réglerons après les scrutins », réplique le vice-président du Congrès.

Un nouveau test pour le régime. La mouvance Ravalomanana demande la possibilité pour l''épouse de l''ancien président Marc Ravalomanana, en exil en Afrique du Sud, de revenir au pays.

«Nous avons formulé une demande pour que Mme Lalao Ravalomanana puisse rentrer au pays. Le Premier ministre et les membres du gouvernement ont répondu favorablement à la requête. Nous attendons encore la réponse de la présidence de la Transition?», affirme Mamy Rakotoarivelo chef de délégation. A entendre le président du Congrès, la requête est motivée par l''état de santé de la mère de Lalao Ravalomanana. Cette dernière est, selon la mouvance Ravalomanana, hospitalisée.

Avec sa bru, Lalao Ravalomanana avait tenté de rentrer au pays le 27 juillet 2012. Mais elles avaient été refoulées manu militari à Ivato avant de regagner l''Afrique du Sud après une escale en Asie.

Lexpress Madagascar