Le Dr Leonardo Simao, émissaire de la Communauté de l''''Afrique australe, est de nouveau dans la Grande île. Il affirme qu''il veut discuter avec tout le monde.

Les émissaires de la Communauté pour le développement de l''Afrique australe (SADC) se donnent quatre semaines pour inciter les protagonistes à trouver un consensus. Le Dr Leonardo Simao est arrivé à Madagascar, mercredi, dans l''espoir de voir la crise malgache aboutir sur une issue acceptable par tous. Pendant environ un mois, il consultera les acteurs politiques sur la base des documents proposés par ces derniers lors de son dernier séjour dans la Grande île.

Ce long délai est dû à tout, sauf au hasard. D''abord, un séjour plus prolongé que les précédents lui permettra d''avoir une certaine avancée dans sa mission. Son précédent séjour, le mois dernier, consistait davantage à collecter des feuilles de route et des propositions de sortie de crise émanant des différents groupements parlementaires et politiques. Ensuite, le 16e sommet de l''Union africaine ainsi que la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l''Union africaine à la fin de ce mois, se dérouleront pendant les négociations.

Multidimensionnel

À l''heure actuelle, les négociations entre les parties malgaches penchent en faveur d''un mano a mano entre les mouvances Rajoelina et Ravalomanana et excluent du schéma celles de Zafy et de Ratsiraka. Cependant, le Dr Leonardo Simao refuse de laisser aux deux principaux acteurs l''exclusivité des négociations. « Nous allons travailler avec les uns et les autres », a-t-il prévenu à son arrivée à l''aéroport d''Ivato. « C''est un processus multidimensionnel, et il y a d''autres acteurs politiques » (autres que les deux principaux protagonistes, ndlr).

Sur cette base, même si le Dr Leonardo Simao admet qu''il ignore encore par quel bout commencer, toutes les parties seront consultées: le président de la Haute autorité de la transition qui, selon des indications, serait une des priorités de l''émissaire de la SADC dans ses visites et consultations, les représentants des quatre mouvances, les groupements politiques comme l''Espace de concertation des partis et associations politiques et les présidents des institutions transitoires.

Leonardo Simao a aussi évoqué la question du bureau de liaison de la SADC, prévu depuis un certain temps pour accompagner le processus d''application des résolutions. Il sera installé dans quelque temps, a-t-il déclaré, sauf qu''il « n''intègrera que la SADC ». Ce schéma ne correspond pas tout à fait aux conditions posées par la HAT à travers le ministre des Affaires étrangères, Hippolyte Ramaroson, qui insiste sur l''inclusion d''autres entités comme l''Organisation internationale de la francophonie ou la Commission de l''océan Indien, dans ce bureau de liaison. « Elles peuvent aider la SADC, mais c''est nous les médiateurs officiels », a rétorqué l''émissaire africain.

(Source: L’Express de Madagascar/ 13 janvier 2011)