Le président de la Transition engage une course contre la montre pour convaincre les chefs d''''État des pays membres de la SADC de la justesse de sa position pour une sortie de crise.

Le pouvoir de Transition met les bouchées doubles. Le président Andry Rajoelina a lancé ses forces dans la bataille d’une campagne de sensibilisation. L''objectif est de défendre la cause de la transition auprès des dirigeants des pays membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), avant le sommet ordinaire du 20 mai.

« Je vais rencontrer incessamment le président sud-africain Jacob Zuma mais également d’autres dirigeants africains au sein de la SADC », a déclaré l’homme fort de la Transition mercredi, à son arrivée à Ivato. Il n’a pas précisé le calendrier et les personnalités ciblées, mais des indiscrétions font état d’un possible déplacement qui le mènerait  jusqu’en Angola. Andry Rajoelina a également indiqué l’éventualité d''une participation des membres du gouvernement dans ce périple.

Il a concédé que le travail de lobbying a toujours été une faille pour le régime. « Cette carence a permis la propagation d’un seul son de cloche et d’un point de vue qui diffère de la réalité », a-t-il affirmé.

Andry Rajoelina n''a pas manqué de positiver ses déplacements en Namibie et au Mozambique où il a rencontré les présidents des deux pays et également Joaquim Chissano, médiateur de la SADC. « On peut considérer comme très important le fait que des présidents des pays membres de la SADC m''accueillent », a-t-il soutenu. Il a ainsi mis entre parenthèses une déclaration du président namibien rapportée par la presse locale, qui a insisté sur l''invariabilité de la position du bloc économique régional qui persiste à ne pas reconnaître le changement de pouvoir en 2009.

Le président de la Transition s''est montré satisfait de son voyage et a affiché son souhait d’« en finir avec la transition ». Il a campé sur sa position de ne pas retoucher à la feuille de route. « Ceux qui veulent y adhérer, peuvent encore le faire », a-t-il lancé avant de conclure que « la signature de ce document devrait intervenir après le Sommet de la SADC ».

Avec son programme d''actions concertées, le régime de transition tente de mettre le paquet dans le but de faire basculer l’opinion des dirigeants de la SADC avant le Sommet ordinaire du bloc économique régional du 20 mai. Il veut effacer le travail de lobbying effectué par les mouvances des trois anciens Présidents (opposition), en particulier par le camp de l’ancien président Marc Ravalomanana.

Malgré la conviction qu’Andry Rajoelina souhaite afficher, les mouvances de trois anciens Présidents continuent de douter des résultats de ces déplacements. « C’est tant mieux s’il a pu convaincre les présidents de la Namibie et du Mozambique. Dans ce cas, la reconnaissance ne devrait pas tarder », ironise Fetison Andrianirina, membre de la mouvance Ravalomanana et fondateur de l’association Solidarité aux victimes du non-droit. « Mais pourquoi alors attendre la réunion du 20 mai avant de signer la feuille de route ? », se demande-t-il.

(Photo : Andry Rajoelina assailli par la presse mozambicaine, mardi, à Maputo.)

(L’Express de Madagascar, 21 avril 2011)