Andry Rajoelina se prépare à discuter de la transition. Il a envoyé une délégation à Maputo durant le week-end.

Le président  de la Haute autorité de Transition (HAT) à Madagascar pourrait revoir sa stratégie. Tout semble indiquer qu’il pourrait retourner à la table des négociations à la faveur de la réunion du Groupe International de contact prévue le 18 février à Addis-Abeba.

La HAT multiplie les contacts internationaux ces derniers temps afin de trouver une issue à l’impasse actuelle sur le plan politique à Madagascar. Le pouvoir en place à Antananarivo craint des sanctions internationales après la résolution  votée par  les députés européens à Strasbourg, la semaine dernière.

Discrètement, Andry Rajoelina a envoyé des émissaires à Maputo durant le week-end. Une délégation de la Présidence de la HAT s’est rendue dans la capitale mozambicaine samedi. Selon des sources proches du dossier, le Premier ministre Albert Camille Vital, Zaza Ramandimbiarison, directeur de cabinet d’Andry Rajoelina, Mamy Ratovomalala, ministre des Mines et des hydrocarbures et Hajo Andrianainarivelo, ministre de la Décentralisation et de l’aménagement du territoire en faisait partie.

La délégation, rentrée dimanche soir, devait rencontrer Joaquim Chissano, chef de l’équipe conjointe de médiation, et ancien président mozambicain. Elle devait également avoir une entrevue avec Ramtane Lamamra, commissaire à la Paix et à la sécurité au sein de l’Union africaine, qui se trouve sur place.

Selon certaines indiscrétions, l’équipe de la HAT avait pour mission de discuter d’un gouvernement d’union. Elle devrait remettre une liste de ministres et évoquer le processus de Transition.

Le gouvernement s’active, afin d’influer sur la position de la communauté internationale avant la réunion du GIC sur Madagascar, le 18 février à Addis-Abeba. Le régime tente de faire part de ses propositions avant le rendez-vous crucial, pour l’avenir de la Transition.

A Antananarivo, des membres de la HAT donnent l’impression de préparer l’opinion à la possibilité d’un retour à la table des négociations. «Nous n’écartons pas forcément l’option Maputo. (…) Si certaines concessions sont encore tolérables, pourquoi pas ?», s’est demandé Julien Reboza secrétaire général de la plateforme de l’Union des démocrates et de républicains pour le changement qui se situe dans la mouvance Rajoelina.