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Madagascar : Rude bataille à Maputo en vue de la présidence de la transition
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Madagascar : Rude bataille à Maputo en vue de la présidence de la transition
La première journée de la réunion Maputo II a été interrompue deux fois, hier. Les quatre mouvances ne s’entendent pas sur la présidence de la Haute Autorité de la Transition (HAT).
 
Comme il fallait s''''y attendre, Maputo II ne serait pas une partie de plaisir. Beaucoup de concessions étaient possibles lors de la première manche, cette fois-ci on voit mal chaque camp céder une petite pouce de terrain, eu égard à l''enjeu.
Dès le premier jour, hier, le départ était laborieux. Il a fallu interrompre par deux fois les débats, après son ouverture, le temps pour chaque mouvance de cogiter et de reprendre ses esprits. Le premier point abordé est un gros morceau, en l''occurrence la présidence de la Transition.
Pour la mouvance Andry Rajoelina, les données du problème sont claires, depuis le départ de Tana. Il n''est plus question de se faire laminer après les coups encaissés au match aller. «Nous n''hésiterons pas à quitter la salle de conférence si nos conditions ne sont pas acceptées», déclare dans les coulisses un membre de la délégation. Moins prolixe, Andry Rajoelina, arrivé en premier au centre de conférence, devait déclarer qu''il n''avait encore rien à ...déclarer, hier matin, avant d''aller déjeuner.
Les trois autres mouvances sont détérminées à lui mener la vie dure. L''ancien président Didier Ratsiraka n''a pas caché ses prétentions pour présider la Transition.
«Nous avons proposé une formule sous forme de package mais on verra si cela va passer», a-t-il annoncé. Des indiscrétions lui prêtent des arguments sur la paternité du mouvement de destitution de Marc Ravalomanana. Ce dernier qui a suivi Rajoelina, aurait soutenu qu''il n''est pas obligatoire de confier la direction de la Transition à un chef de mouvance. Il prêche ainsi pour sa propre paroisse car selon la Charte, il ne prendra pas part à la Transition, tout en écartant ses adversaires.
Débats pas trop houleux
Bourreau de Ratsiraka en 2002, il n''a pas intérêt au retour de l''amiral, son allié lors de la signature de la Charte, au risque de subir le retour de manivelle. Mais il est aussi farouchement opposé au maintien de Rajoelina. «Qu''il prenne un autre poste», clame son entourage.
Moins belliqueux, Albert Zafy semble plutôt optimiste. «Les discussions sont très animées mais le plus dur a été fait», a-t-il déclaré à l''issue de l''ouverture des débats. Un sentiment partagé par Joaquim Chissano, président du Groupe international de contact. «Je m''attendais à des débats houleux mais j''ai constaté une volonté d''aller vers l''avant dans chaque camp. Je ne dis pas que tout se passe à merveille mais nous sommes confiants quant à la formation d''un gouvernement de consensus», reconnaît-il.
Les négociations ont repris vers 22 heures, hier, là où elles s''étaient arretées en début de soirée.
Un package
Selon un membre d''une mouvance à Maputo, un package aurait été proposé aux protagonistes de la crise pour le partage du pouvoir. La présidence resterait à Rajoelina tandis que le premier ministre échouerait à une personne neutre, extérieure aux quatre mouvances. La mouvance Ravalomanana occuperait un poste de vice-Premier ministre ainsi que la présidence du Congrès de transition.
Des contre-propositions étaient attendues dans la soirée.
 
Andry Ratovo
(Source : L’express de Madagascar)
 
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