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Madagascar : sortie de crise
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Madagascar : sortie de crise
L’homme fort de la Transition confirme la position de son équipe de contester certaines résolutions du Sommet de la SADC. La tension risque de monter d’un cran.
La Transition risque de traverser une autre zone de turbulences. Andry Rajoelina, président de la Transition, évoque son intention de ne pas appliquer l’ensemble des résolutions du Sommet de la Com­mu­­nauté de développement de l’Afrique australe (SADC).
« Bon nombre de décisions prises lors du Sommet de Dar-es-Salaam ne sont pas conformes à la Feuille de route que la SADC a proposée elle-même (…) Celles-ci sont inacceptables ! », a déclaré le président de la Transition avant son départ pour Dar-es-Salaam, hier à Ivato. Il devait rencontrer le président tanzanien, Jakaya Kikwete qui assure la présidence de la Troïka, organe de coopération du bloc économique régional « pour faire part des réalités ».
Andry Rajoelina a con­firmé la démarche de ses collaborateurs sur la position de la présidence de la Transition concernant les résolutions de la SADC. Il a pris l’exemple de son refus de revoir les termes de l’amnistie. « C’est inacceptable ! », a-t-il réitéré. « Des experts des Nations unies, de l’Organi­sation internationale de la Francophonie et de la SADC avaient accompagné son élaboration. Elle est devenue une loi après le vote des parlementaires issus de toutes les tendances politiques. Quels experts vont encore élaborer l’amnistie Un expert venu du ciel », a-t-il ironisé.
Il a à peine caché son intention de se présenter aux élections présidentielles. Il a évoqué le principe de souveraineté pour contrer la suggestion diplomatique de la SADC de le « persuader », tout comme l’ancien président Marc Ravalo­manana, de ne pas s’aligner à la course à la magistrature suprême. « En tant que patriote, je n’accepte pas que des États ou groupes d’Etat décident et désignent à la place de la population, son dirigeant », a prévenu celui qui avait réclamé, mardi à Antsonjombe, l’attribution de la direction du pays aux seuls patriotes.
Décision définitive
Le président de la Transi­tion a refusé le « ni Ravaloma­nana ni Rajoelina » soutenu par le Sommet des dirigeants des pays membres du bloc économique régional. « Ma décision est prise. Les résolutions de la SADC, la déclaration de l’ancien président []de ne pas se présenter aux présidentielles] ou encore la rencontre avec le président tanzanien ne me font et ne me feront pas changer d’avis », a-t-il assuré.
La question se pose sur les vraies raisons du déplacement à Dar-es-Salaam, à moins d’informer les instances de la SADC de la position du président de la Transi­tion. Le président de la Troïka n’est pas habilité à changer les résolutions prises par le Sommet des chefs de l’Etat et du gouvernement qu’Andry Rajoelina avait snobé. Un refus de participation, qui avec le temps, s’apparente à un message de désaccord avec les résolutions et une volonté de les contester.
En cas d’exécution de la position affichée par Andry Rajoelina à Ivato, la Transition risque de connaître une nouvelle période de flottement. Or, le temps s’égrène à grands pas d’ici les échéances électorales. Il ne reste plus que cinq mois avant les présidentielles alors que la question de l’amnistie, un passage obligé avec les scrutins, reste sur la table. Sans parler du brûlant dossier concernant le retour de l’ancien président.
Mamy Rakotoarivelo, chef de délégation de la mouvance Ravalomanana appréhende l’« intensification de la crise ». « Ce comportement est indigne d’un homme d’État et d’un responsable qui veut être candidat []aux présidentielles] », a fustigé le président du Congrès. « La SADC est soutenue par la communauté internationale. Nous ne pouvons pas tourner le dos à cette dernière », a-t-il indiqué avant de rappeler les expériences de ces dernières années.
Doute sur Marc Ravalomanana
Andry Rajoelina, président de la Transition, a émis des réserves sur la sincérité de la déclaration de l’ancien président Marc Ravalomanana, de ne pas se présenter aux présidentielles. « Souvenez-vous de l’épisode de Dakar I », a-t-il rappelé pour évoquer la volte-face de l’ancien chef de l’Etat après l’accord de la tenue d’un deuxième tour pour le départager avec l’ancien président Didier Ratsiraka.
Le président de la Transition a mis en avant le passé de son principal rival pour mieux contrer l’idée du retour de ce dernier. Ses collaborateurs avaient déjà mis l’accent sur cet argument pour soupçonner une « manœuvre mesquine » afin de rentrer coûte que coûte à Madagascar.
(Source : L''''Express de Madagascar)
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