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Madagascar-sortie de crise : Le gouvernement Beriziky boitille
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Madagascar-sortie de crise : Le gouvernement Beriziky boitille
L''''escalade se poursuit entre le régime et la mouvance Ravalomanana. Les secousses commencent à se faire sentir au sein du gouvernement.
La tension monte d''un cran au sein de l''Exécutif. La décision de la mouvance de l’ex-Président de suspendre sa participation dans les institutions transitoires, dont le gouvernement, ne laisse pas insensibles les hautes sphères politiques.
Les cinq ministres issus de la mouvance Ravalomanana passent à l''acte après l''instruction donnée par l''ancien président, Marc Ravalomanana, il y a quelques jours. Ils n''ont pas pris part au conseil du gouvernement, à Mahazoarivo, ni au conseil des ministres, à Iavoloha, mercredi.
Contre la manière d’appliquer la Feuille de route
À l''exception d''Ihanta Randriamandrato, ministre de l''Élevage, les autres membres du gouvernement ont rencontré le Premier ministre, Omer Beriziky, dans la matinée. Ils ont expliqué la position de leur mouvance, à savoir l''attente de la réponse de la Troïka, organe de coopération de la Communauté de développement d''Afrique australe, par rapport à leurs doléances dans la mise en œuvre de la Feuille de route. Ils attendent également une « clarification », selon l''un d''entre eux. « Nous lui avons expliqué que nous ne sommes pas contre la Feuille de route mais seulement contre la manière de l''appliquer », laisse entendre ce dernier.
L''absence des ministres pro-Ravalomanana à Mahazoarivo et à Iavoloha n''a pas laissé insensibles les autres membres de l''Exécutif. « Le président de la Transition, Andry Rajoelina, a posé une question de principe sur la situation. Il s''est demandé si ceci pouvait encore être accepté », confie une source gouvernementale. « Il s''est ensuite interrogé si l''on peut continuer ainsi et jusqu''à quand », poursuit la source.
Face à la presse, Andry Rajoelina veut montrer son indifférence face aux conduites de la mouvance Ravalomanana et indique son intention de ne pas retenir cette dernière. « Personne n''a été forcé de signer la Feuille de route et personne non plus n''est contraint à rester au sein de la Transition », a-t-il soutenu, en marge de la cérémonie de remise de camions et l''annonce des mesures pour appuyer la commune urbaine d''Antananarivo, mercredi, à Analakely.
Remonté, Mamy Rakotoarivelo, président du Congrès et chef de délégation de la mouvance Ravalomanana, répond à l''homme fort de la Transition. « À mon tour, je me demande jusqu''à quand veut-on continuer à diriger le pays d''une manière unilatérale », s’indigne-t-il.
La logique d''affrontement et de pression
À la lumière des déclarations des uns et des autres, la situation ne risque pas de se calmer dans les prochains jours. Au contraire. Le régime et la mouvance Ravalomanana donnent l''impression d''emprunter la logique d''affrontement et de pression pour acculer l''autre partie, pour ne parler que de la manifestation avortée, samedi. Il en est de même de la résurgence des affaires juridico-politiques impliquant les dirigeants de l''entité de l''ancien Président, et ce, malgré la disposition de la Feuille de route, exigeant l''arrêt des poursuites judiciaires à connotation politique.
En attendant la réaction des têtes de l''Exécutif, les ministres pro-Ravalomanana ne restent pas les bras croisés. Ils vont de nouveau rencontrer le Chef du gouvernement dans la journée ce jeudi pour « expliquer les tenants et aboutissants » de leur démarche. Pour l''instant, ils sont les seuls à boycotter le conseil du gouvernement et le conseil des ministres. Ils projettent toutefois de discuter avec leurs collègues issus de la mouvance Zafy et celle de l''ancien Premier ministre, Monja Roindefo.
Source : Iloniaina Alain/L’Express de Madagascar
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