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Madagascar-sortie de crise : Leonardo Simao prolonge le suspense

4 février 2011, 20:00

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Madagascar-sortie de crise : Leonardo Simao prolonge le suspense

L''''émissaire de la SADC opte pour la discrétion pour ne pas hypothéquer l''ultime tentative d''un large consensus sur la transition, quitte à laisser planer l''incertitude.

Leonardo Simao, émissaire de la Communauté de développement de l''Afrique australe (SADC) préfère rester dans le vague, concernant les tenants et aboutissants du processus qui vise à valider une feuille de route de sortie de crise. Il s''accorde ainsi le maximum de chances pour un meilleur résultat.

L''ancien ministre mozambicain des Affaires étrangères s''est montré discret, jeudi  à Andraharo, sur les détails de l''avancée, ou éventuellement de l''enlisement, du processus de médiation, avant son départ précipité à cause d''un drame familial.

L''émissaire de la SADC s''est contenté de faire part de son espoir dans un communiqué qui a survolé le bilan des quatre semaines pendant lesquelles il a consulté les forces politiques. Il a insisté sur son optimisme quant à l''issue du processus articulé autour d''un projet de feuille de route. Il a affirmé que son équipe est « confiante que celle-ci constitue un cadre viable pour mettre fin à la crise ». Il se réjouit également que « les réponses positives reçues des acteurs politiques malgaches, renforcent la conviction qu''une sortie de crise à Madagascar est réalisable dans les plus brefs délais ». Sans plus.

Leonardo Simao a évité de s''exprimer d''une manière concrète sur la suite de la médiation après avoir fait attendre la presse une heure et demie. Aucune information n''a été délivrée sur les étapes à franchir avant l''adoption définitive de la feuille de route, sous prétexte de contraintes imposées par le temps avant son départ.

Des sources au courant du dossier ont toutefois laissé entendre que l''émissaire de la SADC reviendrait à Madagascar dans une dizaine de jours. Entre-temps, ses collaborateurs auront à déblayer le terrain en travaillant sur les éventuels amendements et contre-propositions déjà remis par les politiciens malgaches.

Ultime tentative
En jouant la carte de la discrétion, Leonardo Simao a voulu prendre des précautions pour ne pas envenimer la situation durant son absence forcée. Une intention d''éviter tout geste qui risque de mettre en péril l''ultime tentative d''embarquer le plus de monde dans le « bateau de la transition », n''est pas exclue. En effet, toute formation politique rejetant la feuille de route pourrait être écartée d''une manière définitive du processus négocié.

Surenchère sur surenchère, depuis une semaine, la pression semble monter d''un cran au sein de la classe politique après que le diplomate mozambicain a proposé sa feuille de route.

D''un côté, des membres de l''Espace de concertation politique ont laissé filtrer que la journée du jeudi 3 février  a été la date butoir de l''adoption finale de la feuille de route. Les dirigeants de partis déjà embarqués dans le « bateau de la transition » se sont également relayés pour insister sur l''intérêt de la feuille de route. Ces interventions peuvent être interprétées comme une tentative visant à faire pression pour que le texte soit adopté, tout en acculant tous ceux qui ne sont pas sur cette même ligne politique.

De l''autre côté, quelques formations politiques résistent à cette pression et tentent un baroud d''honneur, mais avec prudence. La mouvance Ravalomanana a fustigé le contenu de la feuille de route proposée et promis de formuler des contre-propositions « lors du retour de Simao », selon Mamy Rakotoarivelo, chef de délégation par intérim. La mouvance Ratsiraka s''est réfugiée derrière les « deux ou trois propositions » de son chef de file pour ne rien laisser filtrer. Une telle attitude crée encore un climat d''incertitude autour du processus.

Leonardo Simao a pourtant laissé entendre une position plus nuancée de la mouvance Zafy. Dans son communiqué, il indique que cette dernière « se trouve dans l''impossibilité d''accepter la présente feuille de route tout en restant disposé à rechercher (…) des solutions pacifiques, négociées et consensuelles » à la crise.

L’Express de Madagascar, 04 fevrier 2011

 

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