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Madagascar-sortie de crise : les derniers mots à Rajoelina
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Madagascar-sortie de crise : les derniers mots à Rajoelina
L’émissaire de la SADC, Leonardo Simao, a sorti lundi sa proposition sur la transition. Cette feuille de route donne une large part de pouvoir au président de la Haute autorité de la transition (HAT) qui aura le dernier mot sur la constitution de « sa » transition.
Andry Rajoelina est « confirmé à son poste de président de la HAT et exercera la fonction de chef de l’État ».Ce point semble avoir été repris de l’Accord d’Ivato qui l’a installé à ce poste par les partis politiques, l’an dernier,puis confirmé une seconde fois par la nouvelle Constitution, celle de la IVe République.
Mamy Rakotoarivelo, leader des Trois mouvances et secrétaire général du Tiako i Madagasikara aile Ravalomanana, ne cache pas son indignation face au schéma proposé par Simao. « C’est juste comme si on n’avait pas besoin de la mouvance Ravalomanana. Andry Rajoelina n’est pas un président élu, alors qu’on lui donne ici plus de pouvoir qu’un autre, élu. Nous ne signerons pas cette proposition dans sa version actuelle », s’est-il emporté. Heritafika Ratsimbazafy a également tenu à déclarer sa perception des choses, et ne cache pas son opposition à l’issue de ces semaines de consultations: « C’est une proposition. Il devrait y avoir une autre feuille de route issue des discussions des quatre chefs de mouvance, et eux seuls ». Il remet également en cause la démarche et la logique de la SADC.
En effet, Andry Rajoelina désignera aussi « le Premier ministre de consensus sur proposition de personnalités des partis politiques participantes ». Comme précédemment, ce passage de la feuille de route entérinant le Premier ministre est également repris des Accords d’Ivato sous l’impulsion de l’Espace de concertation des partis politiques (Escopol).
Remis au placard
En ce temps, Andry Rajoelina « devait » choisir son Premier ministre parmi une liste de cinq personnalités qui ont été dégagées par les quelque quatre-vingts partis et associations politiques. Ensuite, le président de la HAT aura aussi la prérogative de choisir ses ministres parmi les personnalités proposées par « son » Premier ministre.
En outre, les Chambres parlementaires que sont le Conseil supérieur de la transition (CST) et le Congrès de la transition (CT), ainsi que leurs occupants actuels sont maintenus. La feuille de route de Leonardo Simao, qui a déclaré que « les Chambres parlementaires ne sont pas encore inclusives », ouvre les portes d’Anosikely et de Tsimbazaza aux autres postulants issus des partis politiques, probablement ceux de l’opposition. Les avis et propositions allant dans le sens d’une refonte de ces deux Chambres ont donc été remis au placard.
Il en est de même de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). « Les parties prenantes sont invitées à proposer une liste de personnalités » parmi lesquelles, le président de la HAT, Andry Rajoelina, aura, une fois de plus, le dernier mot. Concernant toujours les élections, « les membres du gouvernement qui veulent se porter candidats aux élections devront démissionner de leur poste, soixante jours avant ces élections ». Le texte insiste également sur la révision du code électoral.
Leonardo Simao préconise également à travers son texte, « une amnistie large s’étendant de l’année 2002 à 2009 ». Il conseille également à la HAT « de mettre un terme aux poursuites judiciaires en cours ». De même, Marc Ravalomanana est incité à éviter « les actes de déstabilisation ». En échange, Leonardo Simao, qui parle au nom de la Communauté internationale, garantit, et leur reconnaissance dès l’effectivité de ces conditions, et des appuis techniques, financiers et logistiques.
L’Express de Madagascar, 1er février 2011.
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