Publicité
Madagascar-sortie de crise : Ravalomanana défieRajoelina
Par
Partager cet article
Madagascar-sortie de crise : Ravalomanana défieRajoelina
L''''ancien chef de l''État réagit par bravade contre l''homme fort de la transition avant le Sommet de la SADC du 20 mai, censé sceller le sort de la transition.
L''ancien président Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina, président de la Transition, communiquent par presse interposée. Le premier tente d''acculer le second après que celui-ci se soit positionné sur la sortie de crise et son éventuelle candidature aux présidentielles. « Certains tremblent déjà à l''idée d''une rencontre », a-t-il lancé, samedi, titillant celui qui l''a renversé du pouvoir. Il est intervenu par téléphone durant l''habituelle manifestation de ses partisans au Magro de Behoririka.
L''ancien chef de l''État a insisté sur la nécessité de se mettre autour d''une table. « Il n''y aura pas d''élections sans bonne préparation. Mais auparavant, il faut que les Malgaches entament des discussions et ne se contentent pas de quelques déclarations ici et là », a-t-il insisté, faisant allusion à la feuille de route soutenue par le régime de transition.
 « Une consultation populaire libre, transparente et équitable et acceptée par tous constitue la voie de sortie de crise. Le scrutin devra être consensuel,  que ce soit dans la confection du calendrier que dans les conditions d''éligibilité », a-t-il soutenu, tout en réclamant en même temps « la liberté démocratique» et la « libération des détenus politiques ».
Condamnation judiciaire
En matière électorale, l''ancien chef de l''État a lancé un nouveau défi à l''homme fort de la transition. « Je devrais me présenter aux élections (...) Les préparatifs ne commencent pas encore et pourtant, certains tremblent déjà. Je ne sais ce qui se passera durant la campagne », a-t-il lancé.
Le président de la Transition avait été catégorique concernant la candidature de son prédécesseur aux présidentielles, en argumentant sur la condamnation judiciaire qui pèse sur Marc Ravalomanana.
Il avait également touché un mot sur une proposition de rencontre entre lui et Marc Ravalomanana, vendredi, avant son départ pour Lusaka. « Je n''y prendrai pas part, tant que les discussions ne sont pas sincères et ne visent que les intérêts personnels. Sinon, c''est une pure perte de temps », avait-il remarqué. « Il est de mon devoir de faire part de l''aspiration de la population d''aller vers les élections, seule issue à la crise », avait-il alors soutenu.
La bataille médiatique entre les deux personnalités permet de déceler la position que chacun défend avant le Sommet de la Communauté de développement de l''Afrique australe (SADC) le 20 mai. Cette réunion devra, en principe, trancher sur le sort de la Transition, par le biais d''une validation ou non, de la feuille de route, à moins d''une modification. 
Le président Andry Rajoelina et son prédécesseur Marc Ravalomanana mettent les bouchées doubles au début de la dernière ligne droite avant le Sommet de la SADC, prévu le 20 mai. L''homme fort de la Transition est rentré samedi d''un rapide déplacement en Zambie. Il y avait rencontré vendredi, le vice-président du pays qui se trouve à la tête de la Troïka, l''organe chargé de la coopération en matière de politique, de défense et de sécurité de la SADC.
Andry Rajoelina considère comme en « bonne voie » le processus de sortie de crise par le biais de la tenue des élections (présidentielles et législatives probablement en septembre 2011), en commentant ses rencontres avec les dirigeants des pays membres de la SADC. Il rapporte également la volonté du Marché commun de l''Afrique australe et orientale (Comesa) d''appuyer « sans condition » les élections avant de préciser que le bloc économique régional s''aligne sur la position de la SADC.
Après la Namibie et le Mozambique, il y a une semaine, Andry Rajoelina s’est rendu en Zambie vendredi. Il se rendra dans d’autres pays de la SADC.
De son côté, l''ancien président Marc Ravalomanana ne laisse pas son adversaire politique occuper le terrain diplomatique. Outre des contacts avec des dirigeants des pays membres du bloc économique régional, il envisage d''envoyer des émissaires aux États-Unis et en Europe.
Andry Nirina Rajoelina avec le vice-président zambien.
L’Express de Madagascar, 02 mai 2011.
 
Publicité
Publicité
Les plus récents