Sérieux conflits tribaux à l''''université de Toamasina. Des affrontements opposant des étudiants natifs d''Antsiranana avec ceux du sud-est et de Toliara ont fait un mort.

L''épée de Damoclès menace l''université de Toamasina. « La plupart des étudiants, natifs d''Antsiranana ont déserté le campus, après que les leurs aient battu à mort Frédéric Herilanto Randrianirina, originaire de Tolagnaro », lâche une étudiante en troisième année de droit.

 le jeune homme de 26 ans, décédé, est en troisième année d''économie. Il a été attaqué avec deux de ses camarades tous grièvement blessés. « Des étudiants d''Antsiranana les ont agressés, dans les bâtiments qui abritent les dortoirs des étudiants du sud-est », poursuit le témoin oculaire. Le secteur est baptisé Libanona.

Après y avoir mis le feu, les assaillants ont débordé dans le secteur des Tuléarois, appelé Kosovo. Selon des témoignages, un incendie criminel perpétré dans leurs bâtiments ont poussé ces derniers à rejoindre le rang des étudiants du sud-est, en conflit avec ceux d''Antsiranana.

Des bagarres estudiantines qui ont éclaté lors d''un bal, organisé par la FITEFA, association des natifs de la d''Antsiranana, ont mis le feu aux poudres. Dimanche aux petites heures, des étudiants affiliés à la FITEFA ont traqué leurs condisciples du sud-est dans le campus, après que certains aient joué aux trouble-fête, lors du bal, en cassant verres et bouteilles. Quatre jeunes du sud-est ont été blessés, dont trois graves.

Gaz lacrymogène
Dimanche, le président de l''université de Toamasina, Horace Gatien a invité les deux camps à trouver un terrain d''entente mais en vain. Vers 19 heures, il a levé la franchise universitaire pour permettre à  forces de police  de rétablir l''ordre dans le campus.

Hier, en début de matinée, un regain de violence a repris. Les éléments de la police ont dispersé les étudiants au gaz lacrymogène. En se repliant, les jeunes de la FITEFA, en surnombre ont saccagé le secteur de leurs condisciples du sud-est et de Toliara. Ces scènes de violences se sont produits entre 7h30 et 9h30.

Par ailleurs, 36 étudiants d''Antsiranana ont été arrêtés. Après la levée du corps, le défunt a été conduit dans le quartier de Morarano auprès de ses proches. Alors que le ministère de l''Intérieur a voulait négocier l''acheminement de la dépouille à Tana pour éviter une reprise des affrontements, des camarades de Frédéric, venus en masse à Morarano s''y sont fermement opposés.

(photo: Les camarades de Frédéric Herilanto Randrianirina pendant la levée du corps hier (Photo Joël Valencio)

Joël Valencio et Seth Andriamarohasina
L’express de Madagascar

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