Les autorités malgaches instituent une commission d''''enquête spéciale pour  faire la lumière sur le trafic bois de rose. Six conteneurs remplis de cette essence précieuse avaient été saisis à Maurice, il y a quelques jours.

Le ministre malgache des Finances présidera une  commission d''enquête qui devrait permettre de disposer d''autres éléments d''informations sur le trafic de bois de rose.

« La commission d''enquête spéciale est en place depuis deux ou trois jours. Elle mènera des investigations sur le trafic de bois de rose au niveau des services douaniers », a indiqué, Solofo Rasoarahona, directeur de cabinet de Hery Rajaonarimampianina, ministre des Finances et du Budget, le vendredi 15 juillet, lors d''une conférence sur les douanes à Soarano.

La commission d''enquête est présidée le ministre des Finances et du Budget. Elle est composée des membres du cabinet du ministre, des représentants de la direction générale des douanes ainsi que des douaniers.

La création de la structure figure parmi les revendications des agents douaniers qui avaient fait grève après la suspension de l''un des leurs. Elle devrait vérifier l''implication ou non du receveur d''Antanimena, déjà suspendu, dans l''affaire des six conteneurs de bois de rose interceptés à Maurice.

Eléments du puzzle
L''issue de l''enquête devrait sceller le sort du receveur suspendu. Hery Rajaonarimampianina s''est mis d''accord avec les employés de la douane concernant la réhabilitation du receveur incriminé s''il est blanchi. Dans le cas contraire, les responsables ministériels promettent d''être inflexibles.

Vola Razafindramiandra, le directeur général des douanes, s''aligne sur la position du ministère. « Nous collaborons avec d''autres départements pour lutter contre ce trafic de bois de rose. Selon les enquêtes préliminaires, il y avait une complicité des agents de douanes dans ces exportations illicites », a-t-il soutenu. Et, nous ne pouvons pas protéger ceux qui commettent des infractions. « Ils doivent être sanctionnés », a-t-il promis.

Pour leur part, les douaniers espèrent déjà la pérennisation de la commission d''enquête. « Il s''agit d''une bonne initiative. Maintenant, il existe vraiment une enquête bien poussée, ce qui n''a pas été le cas auparavant. Toutefois, sa pérennisation doit découler d''une discussion avec le ministère, qui en est le principal décideur », avance un employé d''un bureau des douanes de la capitale.

Les résultats de l''enquête menée au niveau de la douane devraient permettre de rassembler quelques éléments du puzzle du trafic de bois de rose qui fait couler beaucoup d''encre. Par ailleurs, des membres du Congrès, regroupés dans une Cellule de crise, dirigée par Jean-Eugène Voninahitsy, annoncent également la mise sur pied d''une commission d''enquête parlementaire dans le cadre de ces affaires de bois de rose.

Toutefois, le projet des membres de la Chambre basse a encore du chemin à faire. Celui-ci doit attendre l''ouverture de la session. Et jusqu''ici, aucune enquête parlementaire n''a débouché sur des résultats concrets.

Lantoniaina Razafindramiadana

L’Express de Madagascar

Vola Razafindramiandra, DG des douanes (à g.), discutant avec les douaniers d’Antanimena, le 4 juillet (Photo Sergio Maryl)