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Madagascar vote pour mettre fin à quatre ans de crise

25 octobre 2013, 17:12

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Madagascar vote pour mettre fin à quatre ans de crise

 

Les Malgaches ont voté vendredi pour élire un président et mettre fin à la crise politique et économique qui secoue le pays depuis la prise du pouvoir par Andry Rajoelina à la faveur d'un coup d'Etat en 2009.
 
Les bureaux de vote ont ouvert à 06h00 (03h00 GMT). Aucun des 33 candidats n'ayant le statut de favori, un second tour sera sans doute nécessaire, probablement en décembre.
 
A Antananarivo, les premiers électeurs ont voté dans le calme, déposant leur bulletin dans des urnes transparentes avant de laisser leurs empreintes digitales.
 
"Il faut sortir de la crise. Pour moi, cette élection est celle de la dernière chance", a déclaré un électeur, Faly Randrianarivo, laborantin.
 
Les résultats en provenance des 20.000 bureaux de vote seront collectés dans un premier temps dans les provinces avant d'être transmis électroniquement à la commission électorale dans la capitale. Les bulletins physiques seront ensuite transportés à travers l'île jusqu'à Antananarivo pour un recomptage. La commission électorale a jusqu'au 8 novembre pour annoncer un résultat provisoire.
 
"Le vote est bien organisé. Je pense que la possibilité de fraudes dans les bureaux est minimale", a déclaré Madan Dulloo, membre d'une commission d'observateurs de l'océan Indien.
 
PAS PARFAIT
 
Andry Rajoelina, qui fait office de chef de l'Etat par intérim, n'a pas été autorisé par la commission électorale à présenter sa candidature.
 
Lalao Ravalomanana, l'épouse du président Marc Ravalomanana déposé il y a quatre ans par Andry Rajoelina, ne peut non plus participer au scrutin. Il en est de même pour Didier Ratsiraka, qui a jadis dirigé le pays.
 
Quant à Marc Ravalomanana, il ne s'est pas présenté. Son absence et celle du président Rajoelina sont censées contribuer au rétablissement de l'ordre.
 
Andry Rajoelina, un ancien disc-jockey âgé de 39 ans, est arrivé au pouvoir en organisant des manifestations violentes début 2009 qui ont abouti au renversement de Marc Ravalomanana, un millionnaire autodidacte, avec l'aide de l'armée.
 
L'enjeu de cette présidentielle est important. Les caisses de l'île productrice de vanille et de nickel sont pratiquement vides. Il s'agit de regagner la confiance des investisseurs internationaux, des touristes et des donateurs pour remettre sur pied une économie déstabilisée par les sanctions internationales imposées après le coup d'Etat.
 
Les candidats ont sillonné la Grande Ile pendant la campagne électorale, multipliant les promesses en matière d'éducation, de gestion des ressources minérales et de lutte contre la corruption.
 
Tout en ne participant pas au scrutin, le président sortant et son rival déchu ont été présents lors de la campagne.
 
Marc Ravalomanana, qui est toujours en Afrique du Sud où il s'est réfugié après son éviction, a apporté son soutien à Jean-Louis Robinson, qui fut ministre sous sa présidence.
 
Andry Rajoelina n'a pas officiellement pris parti pour un candidat en particulier. Mais deux d'entre eux, Hery Rajaonarimampianina, un ancien ministre des Finances, et Edgard Razafindravahy, sont considérés comme des proches du président sortant.
 
"Nous prendrons toutes les précautions nécessaires pour éviter de nouveaux troubles", a dit Andry Rajoelina après avoir voté, qui avait à l'origine promis une élection fin 2010.
 
"Tout le monde sait que le vote ne peut pas être parfait, mais tout le monde joue le jeu", a commenté Lydie Boka de la société française StrategiCo, spécialisée dans l'analyse et la prévention financière. "Compte tenu des circonstances, c'est peut-être ce qu'ils peuvent faire de mieux."