Le régime relance son offensive diplomatique. Andry Rajoelina, président de la transition, projette de rencontrer Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies.

Le président de la transition devrait s''''envoler ce matin vers New-York, selon un communiqué de la Présidence. La délégation comprendrait Hery Rajao¬narimampianina et le général Lucien Rakotoari¬masy, respectivement ministre des Finances et du budget et mi¬nistre des Forces armées.

Selon le communiqué officiel, le président de la transition devrait avoir une séance de travail avec Ban Ki-moon et des responsables de la division du département des affaires politiques des Nations unies. Ladite séance de travail « entre dans le cadre de la résolution de la crise et les préparatifs électoraux à Madagascar ». Le communiqué ne confirme pas la tenue de la rencontre en marge d''une conférence sur l''économie organisé par l''ONU.

Le déplacement présidentiel intervient à quelques jours de l''expiration du délai fixé pour la publication du calendrier électoral par la Commission électorale nationale indépendante pour la transition (Cenit) et les experts électoraux onusiens, soit le 28 mai. Selon la loi sur la Cénit, l''adoption du calendrier devrait intervenir deux mois après la mise en place du bureau national de l''organe chargé de préparer et d''organiser les consultations populaires, soit le 28 mars.

Législatives

Avec cette rencontre, il faut s''attendre à un lobbying d’Andry Rajoelina pour la tenue des élections cette année, si l''on en croit les déclarations officielles de ces derniers jours. L''annonce faite hier par Thierry Rakoto¬na¬rivo, directeur de cabinet de Florent Rakotoarisoa, ministre de l''Intérieur, donne encore plus de crédit à l''option. Ce dernier assure l''existence des dispositions techni¬ques, matérielles et financières pour l''organisation d''un scrutin avant le mois de novembre.

La délégation technique onusienne, qui avait effectué une mission d''évaluation, se pencherait pour une consultation populaire à partir de janvier 2013. Un tel cas de figure obligerait les autorités à attendre un an de plus si l''on se réfère à la Feuille de route.

Il n''est pas exclu non plus que le président de la transition milite pour la tenue des législatives. Des sources concordantes proches de lui confirment cette tendance ces dernières heures. Interrogé sur le déplacement, Roland Ravatoman¬ga, ministre de l''Agriculture, préfère ne pas s''étaler sur la question. « Nous n''y trouvons pas d''inconvénient si cela peut avoir des impacts positifs sur la sortie de crise », déclare l''un des dirigeants de la mouvance Ravaloma¬nana.

Iloniaina Alain
(Source : L’Express de Madagascar)