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Madagascar – Feuille de route : l’Union africaine insiste sur les questions en suspens
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Madagascar – Feuille de route : l’Union africaine insiste sur les questions en suspens
Dans son rapport, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine insiste sur l’application intégrale de la Feuille de route, y compris le retour de l’ancien président Marc Ravalomanana.
La Transition reste sous-pression. Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (CPS) suit et rappelle les résolutions prises par la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) concernant la mise en œuvre de la Feuille de route.
«Des aspects importants de la Feuille de route restent pendants», a indiqué le rapport du CPS sur ses activités et l’état de la paix et de la sécurité en Afrique, hier. «Il convient de relever ici la non-application ou l’application partielle des dispositions de la Feuille de route relatives notamment au caractère neutre, inclusif et consensuel du processus de transition, aux mesures de confiance et de réconciliation nationale, d’octroi de l’amnistie et de retour inconditionnel au pays de tous les exilés politiques, y compris l’ancien président Marc Ravalomanana.»
Le CPS suit et martèle les résolutions prises au niveau de la Communauté de développement de l’Afrique australe concernant la résolution de la crise. Le Sommet du bloc économique régional du 7 et du 8 décembre 2012 avait « exhorté les parties prenantes politiques à mettre pleinement en œuvre la Feuille de route tant dans sa lettre que dans son esprit, exhorté les parties prenantes à respecter le calendrier électoral, et réitéré sa décision relative au retour, sans condition, au pays de l’ancien président Marc Ravalomanana ».
L’organe de sécurité de l’Union africaine confirme les prochains rendez-vous internationaux pour examiner la situation. «Le Groupe international de contact Mada¬gascar (GIC-M) et le CPS devraient se réunir et envisager la prise de mesures appropriées pour accélérer la sortie de crise à Madagascar», a fait savoir le communiqué.
Paix en danger
Thierry Rabary, membre du parti présidentiel Tanora malaGasy Vonona (TGV) se veut confiant devant la pression relayée par le CPS, du moins pour le retour de l’ancien Président. «Il s’agit d’un langage diplomatique de nos partenaires techniques et financiers. Comme lors de la suggestion d’une double non-candidature d’Andry Rajoelina et de Marc Ravaloma¬nana, la communauté internationale ne peut se prononcer d’une manière ouverte sur le sujet», soutient le membre du Congrès.
Le parlementaire réitère que « le retour de l’ancien Président avant les scrutins mettrait en danger la paix, comme l’avait souligné le nouvel ambassadeur français, []François Goldblatt].» Il avance que « tout le monde est conscient de cette réalité. Et personnellement, je me demande pourquoi insister sur ce retour alors qu’il ne se présente pas aux élections.»
Constant Raveloson, membre du parti Mitolona ho an’ny fandrosoan’i Mada¬gasikara (MFM) au sein de la mouvance Ravalomanana, n’est pas du même avis que son pair au Congrès. «La déclaration du CPS est à peine diplomatique après celle faite par l’ambassadeur français. Elle confirme la position de la SADC après un avis contraire du diplomate français concernant le retour de l’ancien Président», rétorque le président de la commission juridique à la Chambre basse.
Le parlementaire affiche sa confiance malgré la prise de position qui reste encore au stade de déclaration concernant le retour des exilés politiques.
Appréhension sur la liste électorale
Le CPS tire la sonnette d’alarme sur le processus électoral. Celui-ci «connaît des problèmes d’ordre logistique et financier qui pourraient avoir un impact négatif sur le respect du calendrier électoral», a fait part le communiqué de la branche de paix et de sécurité de l’Union africaine hier.
«Faute de moyens logistiques et financiers, le recensement électoral, commencé au début du mois d’octobre 2012, et qui devait initialement être bouclé dans un délai d’un mois, n’est pas encore terminé», soutient le communiqué. «Si toutes ces contributions []financières du gouvernement, des partenaires techniques et financiers] sont confirmées et effectivement versées, ce qui n’est pas le cas actuellement, il va falloir encore mobiliser trois millions de dollars pour 2013 et 5,3 millions pour 2014», rappelle-t-il.
Fano Rakotondrazaka, rapporteur général de la Commission électorale nationale indépendante pour la transition (CENIT) n’est pas du même avis que le CPS. «Le recensement physique des électeurs est bouclé. Nous sommes au stade de finalisation de la saisie informatique des données, qui devrait prendre fin le 30 janvier selon l’échéance fixée par la CENIT», rectifie-t-il. «Le bouclage définitif de la révision de la liste électorale est prévu prendre fin pour le 15 avril comme c’était toujours le cas chaque année», poursuit-il.
 
La CENIT aura une réunion cruciale avec les partenaires techniques et financiers les 4 et 5 février. À entendre Béatrice Atallah, le rendez-vous devrait permettre d’évaluer les préparatifs techniques liés à l’organisation des scrutins.
Iloniaina Alain
(Source : www.lexpressmada.com)
 
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