Pour la deuxième fois en deux jours, une bombe a explosé dans le centre-ville de Tananarive. La capitale malgache est sous haute tension.

Il était près de 14 h à Madagascar, le jeudi 3 mai, quand une violente explosion a secoué le coeur de la capitale. La bombe a explosé dans le quartier d’Anakaly, à une centaine de mètres du consulat français, dans une rue commerciale très passante qui rejoint la célèbre avenue de l’Indépendance, les Champs-Élysées malgaches. Le périmètre a été rapidement bouclé par les forces de police.

Aucun blessé grave n’est à déplorer. Seule la vitrine d’un grand magasin d’électroménager a volé en éclats. Très vite, les enquêteurs ont pu visionner l’enregistrement d’une des caméras de surveillance toute proche du magasin.

On y voit clairement un homme déposer un colis qui explose quelques secondes plus tard après qu’il a appuyé sur un bouton tenu dans sa main.

Selon ces premières constations, et même si de la poudre explosive a été utilisée dans les deux cas, le mode opératoire est légèrement différent de celui d’un premier attentat qui a eu lieu mercredi.

PSYCHOSE
A moins de cinq cents mètres de là, devant l’Institut français de Madagascar, une bombe de plus faible intensité avait explosé, sans faire de victimes. Le dispositif était composé d’une batterie de moto dont les bornes étaient connectées à des fils électriques. Il comprenait une bouteille contenant de la poudre. Le tout placé dans un carton, dissimulé dans un sachet en plastique noir.

Ces deux attentats, à vingt-quatre heures d’intervalle, interviennent dans un climat politique tendu. La vie politique malgache, ces dernières semaines, a été marquée par une succession d’événements qui laissent craindre une détérioration de la situation dans le pays. Le week-end dernier, des manifestants de la mouvance Ravalomanana, l’ancien président toujours exilé en Afrique du Sud, ont été violemment dispersés par les forces de l’ordre à Ambohijatovo. Après ces deux attentats en deux jours, ces mêmes militants pro-Ravalomanana sont dans le collimateur des enquêteurs. L’explosion d’hier après-midi sème un peu plus la psychose dans une capitale désormais sous haute tension. En juillet 2009, une série d’attentats pendant les "événements" qui avaient chassé Marc Ravalomanana du pouvoir avait fait trois morts et deux blessés graves

Lukas Garcia
(Source : Le Journal de l’île de La Réunion)

Le Journal de lle de La Runion