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Mahendra Gondeea, lord maire de Port-Louis : « Il n’y aura aucun marchand sur les trottoirs de la capitale en décembre »

13 juillet 2009, 11:06

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Il a la volonté de mettre de l’ordre et il s’en donne les moyens : le lord-maire avait promis de faire du problème des marchands des rues sa priorité. Il explique son plan d’action déjà engagé et fait part de ses autres projets.

Vous avez vidé la rue sir Seewoosagur Ramgoolam (ex-Desforges) de tous ses marchands ambulants. Est-ce là une décision prise pour respecter la volonté du Premier ministre, Navin Ramgoolam, de libérer nos trottoirs ?

Nous avons fait évacuer ces marchands pour entreprendre des travaux de réparation des drains de cette rue, lesquels n’avaient pas été réparés depuis trente ans. Nous allons aussi réaménager les trottoirs. En fait, nous transformons cette rue en une belle avenue, avec un jet d’eau proche de la station-service et visible de la mairie. Une avenue touristique et esthétiquement aménagée.

Que les marchands ambulants défigureront très vite avec leurs étaux recouverts de cartons…

Absolument pas. Tous ces marchands seront relogés sur ce qu’on appelle le pont de Paris, c’est-à-dire la partie couverte du ruisseau près du Pakistan Hotel. Cette construction nous coûtera environ Rs 25 millions. Nous y relogerons les marchands ambulants de la rue Desforges qui sont enregistrés auprès de la mairie et ceux qui travaillent dans les parages. Il sera formellement interdit de s’installer à la place de ceux qui seront installés sur le pont de Paris. Ceux qui tenteront l’aventure seront traduits en justice et leurs marchandises seront saisies.


Et les autres, ceux qui, par exemple, rendent impossible la circulation dans les parages du bâtiment d’Air Mauritius et à la gare Victoria où les bagarres entre ces marchands ne sont pas rares ?

Oui, pas plus tard que ce matin (NdlR : jeudi dernier), il y a eu une bagarre au cutter entre deux marchands de fruits locaux installés à la gare Victoria. En fait, la mairie n’a enregistré aucun marchand ambulant qui vend des légumes ou des fruits locaux. Cette activité est illégale. On ne peut vendre des légumes et des fruits locaux à même le trottoir. Ce n’est pas hygiénique. De plus, ce type de commerce encourage les vols de légumes et de fruits avec des conséquences dramatiques, jusqu’à mort d’homme.

Nous avons commencé à saisir les légumes et fruits locaux mis en vente et la police verbalise les contrevenants. En fait, les marchands installés près de la gare Victoria et dans les rues avoisinantes seront relogés dans un espace que nous aménageons à cette gare. Nous en aménageons d’autres, à la gare du Nord et près du Jardin de la Compagnie. Ainsi, tous seront relogés dans ces espaces et il n’y aura aucun marchand sur les trottoirs.

Quand se réalisera ce rêve ?

Nous aurons terminé tous les travaux avant la fin de l’année. Donc, en décembre il ne doit y avoir aucun marchand ambulant sur les trottoirs de la capitale. Là, je lance un appel à tous ces fonctionnaires, employés municipaux et autres travailleurs du secteur privé qui font importer des marchandises pour les mettre en vente sur les trottoirs pendant la période des fêtes de fin d’année : ils doivent bien réfléchir avant d’investir dans cette ligne cette année. Ils ne pourront pas s’installer dans les rues de la capitale. S’ils persistent à le faire, leurs marchandises seront systématiquement saisies. Il ne doit y avoir aucun marchand sur les trottoirs de la capitale quand les espaces qui leur sont destinés seront prêts.

Beaucoup avant vous ont tenté ce pari et ont échoué. Pourquoi pensez-vous que vous réussirez ?

En décembre je ne serai plus maire. Il y aura quelqu’un d’autre à ma place. Il poursuivra le travail commencé. Je vous donne la garantie qu’il n’y aura aucun marchand sur les trottoirs en décembre si tous les espaces que nous aménageons sont prêts à temps. Est-ce que vous voyez un marchand ambulant à la rue Desforges en ce moment ? Non, il n’y en a pas. Nous avons décidé de les évacuer et nous sommes parvenus à notre but dans le dialogue et la concertation.

Est-ce que votre confiance est liée à la volonté du Premier ministre de débarrasser les trottoirs de la capitale des marchands ambulants dans un souci de sécurité ?

Je dois vous dire que le travail que nous faisons est un travail d’équipe. Il n’y a pas que moi. Il y a tous les conseillers municipaux et tous les travailleurs de la municipalité dans cette entreprise. Nous avons aussi le soutien du ministre des Administrations régionales, James Burty David et celui du Premier ministre, Navin Ramgoolam.

Est-ce que Navin Ramgoolam vous a demandé de nettoyer la capitale de ses 1 800 marchands dits ambulants et qui se sont enracinés sur les trottoirs et places publiques?

Non. Mais je dois vous dire que je suis membre du Parti travailliste et de l’Alliance sociale. Il n’est pas nécessaire que le Premier ministre vienne me dire explicitement ce qu’il veut pour la capitale. En le suivant et en suivant ses déclarations et actions, je sais ce qu’il a en tête pour la capitale. Je suis heureux de son soutien moral à mes projets qui sont en fait les projets de toute l’équipe municipale qui bénéficie de l’aide du gouvernement central.

Quand vous êtes devenu maire, vous avez déclaré que la question des marchands ambulants sera votre priorité. Est-ce que la gestion municipale se résume aujourd’hui aux marchands ambulants ?

Absolument pas. Nous avons des projets pour tous les quartiers de la capitale, de Sainte-Croix à Cité-Vallijee. Mais ces projets ne sont pas sous les projecteurs de l’actualité. Pourtant, nous dépensons des mil lions pour rendre tous les quartiers de la capitale vivables, pour améliorer les conditions de vie et les infrastructures, telles l’éclairage, les drains, etc.

Votre budget est, pour sa plus grande part, consacré aux salaires de votre personnel ?

Effectivement. Notre budget de Rs 343 millions pour six mois a été approuvé. Environ 75 % est destiné aux salaires. N’allez surtout pas penser que nous sommes over-staffed. Il n’y a pas d’employés surnuméraires à la mairie. En fait, nous sommes à court de personnel et nous ne pouvons pas recruter. Je dois aussi vous dire que la plupart des travaux qui seront effectués avec les Rs 40 millions que nous avons reçu du gouvernement dans le cadre de l’Additionnal Stimulus Package le seront par des employés municipaux, ce qui nous permettra de faire des économies importantes.

Vous dépenserez presque Rs 75 millions pour aménager les espaces au pont de Paris, au Jardin de la Compagnie, à la place Victoria et à la gare du Nord, alors qu’un Hawkers Palace de plusieurs étages a été construit à grand frais et reste vide ?

Les marchands ambulants refusent de s’installer dans ce bâtiment. Leurs associations disent qu’ils ne s’installeront pas dans un bâtiment couvert. La municipalité qui a donné le terrain et qui détient 19 % des actions dans ce bâtiment construit par la Banque de Développement cherche à récupérer sa part en demandant à cette banque des espaces gratuits pour des bureaux et une salle polyvalente. Vous savez que le rez-de-chaussée a été loué à un supermarché. Ce projet est un échec total et la Banque de Développement cherche en ce moment à louer certains étages à des restaurateurs pour créer un food-court.

Les marchands font donc toujours la pluie et le beau temps dans la capitale.

Dans le passé peut-être. Mais plus aujourd’hui. Je répète qu’on arrive à des résultats dans le dialogue avec ces marchands et avec une équipe municipale soudée bénéficiant de l’aide du gouvernement central. Croyez-moi, le visage de la capitale va désormais changer.