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Mahmoud Abbas sème le doute sur la tenue des élections annoncées

17 février 2011, 00:00

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Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a semé jeudi le doute sur la tenue des élections présidentielle et législatives que l''''Organisation de libération de la Palestine (OLP) avait annoncées cinq jours plus tôt pour le mois de septembre.

Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza après en avoir chassé les forces de sécurité fidèles à Abbas en juin 2007, avait prévenu qu''il ne prendrait pas part à ces scrutins, ne leur prêterait aucune légitimité et n''en reconnaîtrait pas les résultats.

"Les élections doivent concerner la Cisjordanie et la bande de Gaza, sinon elles ne pourront avoir lieu", a souligné jeudi le président de l''Autorité palestinienne lors d''une conférence de presse à Ramallah, en Cisjordanie.

Les dernières élections législatives organisées dans les deux territoires palestiniens avaient été remportées en 2006 par le Hamas, un an après l''élection triomphale d''Abbas à la tête de l''Autorité palestinienne à la suite de la mort de Yasser Arafat.

Mais la partition de fait entre Gaza, aux mains du mouvement islamiste, et la Cisjordanie, contrôlée par le Fatah d''Abbas, ainsi que l''incapacité des deux camps à se réconcilier ont conduit au report des scrutins législatif et présidentiel prévu jusqu''à présent.

Séparées par le territoire internationalement reconnu d''Israël, la Cisjordanie, où vivent 2,5 millions de Palestiniens, et l''étroite bande côtière de Gaza, où ils sont 1,5 million, seraient appelées à former un seul Etat palestinien en cas d''accord de paix avec l''Etat juif.

« Etat de confusion de l’autorité »

La promesse formulée samedi par l''OLP présidée par Abbas d''organiser finalement ces élections a été interprétée par les observateurs comme une tentative pour désamorcer une possible révolte populaire du type de celles qui ont balayé les autocraties tunisienne et égyptienne.

Les propos tenus jeudi par Abbas, qui visent apparemment à imputer au Hamas la responsabilité du blocage démocratique dans les territoires palestiniens, coïncident avec un rassemblement sur un carrefour du centre de Ramallah d''un millier de personnes réclamant la fin des divisions entre Hamas et Fatah.

Contrairement à la Tunisie, l''Egypte, Bahreïn ou le Yémen, en proie à des soulèvements populaires, la Cisjordanie ne semble pas être le théâtre d''une lame de fond protestataire. La grogne y est surtout due aux divisions inter-palestiniennes et à la stérilité du processus de paix avec Israël.

Nabil Abou Rdeïnah, conseiller d''Abbas, a souligné mercredi que l''Autorité palestinienne ne pouvait organiser des élections dans la seule Cisjordanie. "On nous accuserait de tenter de diviser le pays pour en faire deux Etats."

Sami Abou Zouhri, porte-parole du Hamas, a affirmé pour sa part que la valse-hésitation d''Abbas quant aux élections était un bon exemple de "l''état de confusion dans lequel se trouve l''Autorité palestinienne".

"Les élections ne sont pas la solution magique à la crise palestinienne. Ce dont nous avons besoin c''est d''un examen et d''une réévaluation exhaustive de la situation. Les élections doivent résulter de cette réorganisation et la précéder", a-t-il ajouté.

(Source : Reuters)