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Mal ciblé

20 juin 2012, 00:00

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Alors que la pauvreté gagne du terrain à vue d’oeil, l’Etat réduit les moyens qu’il met en oeuvre pour combattre le fléau. Cette mesure absurde, ainsi que le refus de repenser la politique de l’aide sociale, ne peuvent qu’aggraver la situation précaire à laquelle tant de ménages et d’individus font face déjà. Il est affligeant de constater que par un tour de passe-passe comptable, effectué lors du dernier budget, les fonds versés à titre de responsabilité sociale des entreprises (CSR) seront réduits de 40 % à partir de cette année. Il a suffi d’une petite astuce technique du ministère des Finances pour que la protection sociale accordée aux pauvres par l’intermédiaire des ONG soit compromise.

Cette mesure n’est pas la seule cause d’inquiétude que l’on peut avoir sur la question. La pauvreté est rampante, les fossés entre classes sociales se creusent mais la question ne figure pas au rang des priorités du gouvernement. Plusieurs projets, allant du village intégré au village touristique, ont été abandonnés ou négligés. Concrètement, sur le terrain, l’Etat se révèle incapable d’apporter des solutions à la misère des quartiers défavorisés. Et les associations caritatives qui parvenaient, tant bien que mal, à soulager les difficultés des pauvres se voient désormais privées de moyens.

Au vu de l’échec des méthodes utilisées jusqu’ici, il faudrait que l’on se pose des questions de fond, à la fois sur l’Etat-providence et les subsides universels. Car, accusé d’avoir oublié les pauvres, l’Etat va sortir des chiffres abasourdissants et citer les milliards qu’il dépense en termes de prestations sociales, de transport gratuit et de subsides pour le gaz ménager. Il faut alors demander aux dirigeants politiques s’ils sont réellement convaincus que les aides vont vers ceux qui en ont le plus besoin.

Des sommes gigantesques ont beau être mises en jeu, mais la pauvreté, elle, s’étend et atteint de nouveaux groupes. Confronté à une telle situation, l’Etat doit s’efforcer de trouver des réponses politiques. Il doit recentrer les dépenses sociales pour donner aux seuls nécessiteux. Les mécanismes à base universelle, comme les subsides et la pension de vieillesse, doivent être remplacés par des prestations ciblées. Sinon, la lutte contre la pauvreté ratera sa cible.