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Manifestation à Kiev contre l’arrêt des négociations avec l’UE
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Manifestation à Kiev contre l’arrêt des négociations avec l’UE
Plusieurs dizaines de milliers de personnes, brandissant des drapeaux européens, ont défilé hier dimanche 24 novembre à Kiev pour protester contre la décision du président Viktor Ianoukovitch de cesser les négociations avec Bruxelles en vue d’un accord d’association.
Ce rassemblement, ainsi que d’autres à Lvov et à Kharkov, sont les plus importants organisés en Ukraine depuis ceux de la «révolution orange», il y a neuf ans.
L’opposition a appelé Ianoukovitch à poursuivre le processus de rapprochement avec l’Union européenne et à signer comme prévu vendredi à Vilnius un accord qui a exigé des années de négociations.
Le Premier ministre Mikola Azarov a surpris tous les dirigeants européens jeudi en annonçant qu’il suspendait les travaux préparatoires à la signature de l’accord et qu’il relançait les négociations commerciales et économiques avec la Russie.
La perspective d’une entrée de l’Ukraine dans le marché européen avait provoqué la colère du Kremlin qui avait évoqué des représailles commerciales et brandi la menace d’une suspension des approvisionnements stratégiques en gaz naturel.
Azarov, qui s’est expliqué vendredi, a précisé que son pays avait été contraint pour des raisons économiques d’observer une "pause" dans son intégration européenne et de relancer les négociations avec la Russie en vue d’une intégration au sein de l’union douanière de la Communauté des Etats indépendants (CEI).
Pour l’opposition, Ianoukovitch n’a jamais eu l’intention de signer un accord d’association avec l’UE et s’est servi du processus de négociations pour obtenir un lucratif accord avec la Russie et se placer dans une position favorable avant la présidentielle de 2015.
«Ils n’ont fait que mentir tout du long», a commenté l’ancien champion du monde de boxe reconverti dans la politique, Vitali Klitschko, lors d’une émission de télévision vendredi soir.
Quelque 100.000 manifestants, selon l’agence Interfax, ont défilé sur un parcours de deux kilomètres entre le parc Taras Chevtchenko, dans le centre de Kiev, et la place de l’Europe où des dirigeants de l’opposition ont prononcé des discours.
Ils se sont ensuite rendus devant les bâtiments du gouvernement et de la présidence. Il s’agit de la plus imposante manifestation depuis celles de la «révolution orange» en 2004-2005 contre la corruption et la fraude électorale. Plusieurs milliers de personnes se sont également rassemblées à Lvov et à Kharkov.
L’opposante emprisonnée Ioulia Timochenko a appelé les manifestants à contraindre Ianoukovitch à signer l’accord.
«Nous devons les forcer à signer cet accord le 29 novembre à Vilnius sinon ils ne le signeront jamais», a-t-elle estimé dans un message lu à la foule par sa fille.
L’accord avec l’UE était pour l’Ukraine «une feuille de route vers une vie normale», a jugé Timochenko dans son message. «Un bond en avant pour passer de la jungle de la dictature à une avenir civilisé», a-t-elle ajouté.
Les Européens ont tenté d’obtenir la libération de l’opposante emprisonnée depuis 2011 pour abus de pouvoir après un procès qu’ils soupçonnent d’avoir obéi à des motifs politiques.
Le leader nationaliste Oleh Tiahniboh dont le parti Svoboda (Liberté) revendique une émancipation du grand frère russe a appelé à la destitution de Ianoukovitch et à la démission du gouvernement Azarov.
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