Succès d’affluence à la manifestation organisée par le Syndicat des pêcheurs contre l’accord de partenariat entre Maurice et l’Union européenne autorisant l’exploitation de nos ressources marines. Le syndicaliste Judex Ramphul réclame un état des lieux de nos réserves marines.

Le syndicat des pêcheurs, soutenu par les associations écologistes et la General Workers Federation (GWF), craint que les bateaux industriels européens «dépouillent» la Zone économique exclusive (ZEE) de Maurice. C’est dans les rues de la capitale qu’ils ont exprimé leur mécontentement, le samedi 15 décembre. Le ministre de la Pêche affirme, lui, que ces bateaux auront «une référence de tonnage à respecter».

Lors de la manifestation, le Syndicat des pêcheurs a réclamé une Maritime Audit Commission pour effectuer une étude sur l’état de nos lagons, des bancs de poissons et les réserves de thon dans nos eaux territoriales. Une étude qui pourrait, selon le syndicat, donner une indication quant à la quantité de poissons qui peut être exploitée.

Selon Judex Ramphul, président du Syndicat des pêcheurs, cet accord constitue une menace à long terme pour le secteur. Le syndicat et les écologistes comptent ainsi maintenir la pression et annoncent une autre manifestation. La date n’a cependant pas encore été décidée.

«Alors que la pêche à la senne est autorisée seulement pendant une certaine saison à Maurice, ces thoniers senneurs pourront, eux, pêcher pendant toute l’année sans être dérangés», affirme Judex Ramphul.

Dans le même souffle, il fait part de ses inquiétudes concernant la référence du tonnage de thon.

«Comment être sûr que le taux de 5 500 tonnes ne sera pas dépassé ? Il n’y a aucun contrôle. Si les Européens ne sont pas les seuls à pêcher dans notre ZEE, ils seront toutefois plus nombreux. Et cela, même si, pour les autorités mauriciennes, ces bateaux ne restent pas longtemps dans nos eaux, puisque le thon est un poisson migrateur», soutient Judex Ramphul.

Florian LEPOIGNEUR