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Marché de Flacq : ouverture dans un climat de colère et de désordre
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Marché de Flacq : ouverture dans un climat de colère et de désordre
Le nouveau marché de Flacq, qui a coûté «Rs 150 millions», s`est ouvert dans une atmosphère de chaos ce mercredi 24 octobre. (Photo : les travaux se poursuivaient hier et réunion des marchands avant l`ouverture)
Ils étaient plus d’un millier de maraîchers, de forains et d’autres commerçants à s’installer dans ce «bazar cinq-étoiles». A la source de la colère de certains forains, l’embouteillage monstre à cause de la vente à l’encan, faite dans l’enceinte même du marché. En deuxième lieu, l’attribution des points de vente de la pomme de terre à une poignée de marchands, alors que d’autres disent n’avoir pas été informés de cette décision.
Joint au téléphone, Bob Choolhun, président du conseil de districts de Moka-Flacq se veut rassurant. «Il est prévu qu’un comité étudie les défaillances relevées après ce premier jour de foire. Déjà, pour la vente à l’encan, nous avons décidé de la délocaliser à l’aire de stationnement en face», a-t-il répliqué.
Par rapport aux marchands de pomme de terre qui ne se sont pas vus attribués de points de vente dédiés, Bob Choolhun a déclaré qu’il règlera ce problème aussitôt possible.
« Nous ne pouvons satisfaire tout le monde. Mais nous ferons de notre mieux pour pallier aux manquements », a-t-il insisté.
Le président du conseil de districts de Moka-Flacq avance par ailleurs que le marché qui a coûté Rs 150 millions, dispose de 1 200 étals. Il sera ouvert tous les jours, de 6 heures à 22 heures.
« La location varie de Rs 10 000 à Rs 12 000 l’an, dépendant du type de commerce », a-t-il déclaré.
Situé à proximité de la gare d’autobus, il propose différents espaces de vente, allant des fruits et légumes, le poulet et la viande, la restauration, les vêtements et les produits divers, l’entrepreneuriat ainsi que les journaux et magazines.
Parmi ses locataires : Basdeo Bissondoyal, marchand de journaux très connu dans cette partie de l’île. «Je délocalise mon point de vente après 57 années et trois générations d’opération.» Cette étape, confie-t-il, a été quelque peu «difficile». Car «la plupart d’entre nous sommes attachés à notre endroit de vente habituel».
Néanmoins, Basdeo Bissondoyal se dit «pleinement satisfait de ces nouvelles infrastructures, qui sont une première à Maurice». Lui, estime ainsi que «l’ouverture de ce bazar est un grand jour».
Au coin restauration, Sheetal Balgobin, 30 ans, se dit également satisfaite de son nouvel étal. «Ici, je travaillerai à l’ombre et mieux encore, sept jours sur sept, contre deux jours auparavant.»
Cependant, avoue Sheetal Balgobin, elle aurait préféré cuire ses mets sur place. «La clientèle préfère les aliments chauds et fraîchement préparés.»
Autre bémol : la sécurité. «Nous ne sommes pas totalement convaincus que nos articles ne se volatiliseront pas d’ici, après les heures de travail», avance Sheetal Balgobin.
Quant aux forains vendant vêtements et d’autres produits, ils déplorent la taille de leurs étals. «Je suis d’accord que nous avons là un bijou, mais notre étal est trop petit et incommodant pour une femme, vu qu’il n’est pas détaché», s’emporte Firdoss Doomun, 38 ans. Cette habitante de Flacq est d’autant plus révoltée des frais d’occupation, qui dit-elle, passe de Rs 175 à Rs 2000.
Le nouveau marché de Flacq avait, également, été au centre d’une bataille juridique entre la Flacq Fair Merchants Association et le Conseil de districts. Le président de cette association Satyadev Bundhun n’a pas obtenu d’étal dans le nouveau marché. Contacté par l’express, il attend d’être compensé par le conseil de districts.
Quid de l’ancien marché ? Il a déjà été réquisitionné par le conseil de districts et sera aménagé en une aire de stationnement payante, avance Bob Choolhun.
Toutefois, bien que des scellés ont été placés sur les autres espaces de vente occupés jusque-là par des commerçants dans ce grand village, comme l’ancienne caserne des pompiers et la nouvelle place des taxis, l’ordre ne semble pas avoir été suivi par tous. A mardi, certains marchands continuaient à écouler leurs fruits, légumes coupés, ou autres vêtements. Malgré également les nombreux panneaux interdisant d’opération les marchands ambulants.
Karen WALTER
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