Marie-Michèle Lepredour sensibilise les femmes résidant à la Cité Mangalkhan à se lancer dans le social. Son but : donner un aspect nouveau à cet endroit en apportant un soutien continu à ses habitants.

◗Vous présidez la Société Fam Arkansiel. De quoi s’agit-il ?

Cette société ne date pas d’hier. Elle a été fondée en 1999 par un petit groupe de femmes voulant débarrasser la Cité Mangalkhan de ses problèmes et l’embellir. Pour y parvenir, il fallait d’abord inciter un plus grand nombre de femmes de l’endroit à sortir de chez elles et à faire du social. Nous y sommes progressivement parvenues et avons attiré 35 femmes. Nous nous réunissons tous les jeudis et nous voyons comment nous pouvons aider les habitants. Par exemple, si un enfant ne va pas à l’école, nous allons voir ses parents pour leur en parler. S’il y a un décès dans la cité et que les proches du défunt ont du mal à s’acquitter des frais d’obsèques ou si les gens ont des démarches administratives à faire et ne savent pas où se diriger, s’ils ont besoin de différents types d’aides, nous les canalisons vers les personnes et organismes appropriés.

◗Parlez-nous de votre projet Lakaz Zenfan.

Lakaz Zenfan date de novembre 2010. C’est un projet destiné à encadrer les enfants de la cité. Il a démarré chez moi mais comme nous y étions à l’étroit, nous avons bougé vers les Loges de Mangalkhan. Ce qui nous handicapait, c’était l’absence de finances. Jusqu’à ce qu’apparaisse un bon samaritain sous les traits d’une femme nommée Sarah. Cette femme, qui tient à rester anonyme, a le coeur sur la main et nous parraine. Grâce au généreux budget qu’elle nous accorde, nous avons pu louer une maison et dispenser un encadrement scolaire à une centaine d’enfants de la localité. Cet accompagnement va du Standard I à la Form V. Nous offrons aussi les fournitures scolaires et le goûter. Le samedi matin, les enfants nous retrouvent et un repas leur est servi. C’est aussi grâce à Sarah que nous pouvons obtenir un moyen de transport et emmener les enfants en excursion chaque trimestre. Tout comme ils sont régulièrement emmenés à la piscine et au tennis. Notre bienfaitrice prend aussi à sa charge leurs frais médicaux et dentaires. Les enfants adorent toutes les activités qui leur sont proposées et ne traînent plus dans les rues après l’école.

◗Cet encadrement donne-t-il un résultat tangible ?

Oui, il rejaillit sur les performances scolaires de ces enfants, qui se sont améliorées. Ils paraissent aussi plus heureux. Ce que fait Sarah est extraordinaire. Elle a transformé la vie de ces enfants mais aussi celle de leurs familles et des animateurs.

◗Qu’attendez-vous pour faire enregistrer votre association ?

C’est vrai que la société n’est toujours pas enregistrée. Sarah entreprend actuellement des démarches pour qu’elle le soit en tant qu’organisation non gouvernementale.

Propos recueillis par Marie-Annick SAVRIPÈNE