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Mario Ramsamy a le cœur en exil, mais reste fidèle à sa ville comme à son île

22 mai 2011, 00:00

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Mario Ramsamy a le cœur en exil, mais reste fidèle à sa ville comme à son île

Le chanteur du groupe Images est sur un petit nuage. Il savoure les moments qu’il passe dans son île. Toutefois, il n’oublie pas Toulouse, « la ville qui m’a construit », dit-il. Il honore l’une et l’autre dans son prochain album, avec « A la ville comme en mon  île ».


Il a fait vibrer les cœurs, le samedi 14 mai, au Centre Swami-Vivekananda à Pailles. Mario Ramsamy avoue, avoir vécu, lui aussi, un moment inoubliable. « Ce n’est pas moi qui ai chanté ‘Le cœur en exil’, samedi, c’est le public. Quand toute la salle a repris la chanson, j’étais dans un tel état que je ne trouvais plus les notes », admet le chanteur du groupe Emile et Images.

Pour Mario, le spectacle « Stars des années 80 », ce soir-là, était le concert de réunification. « J’ai senti que le public était uni dans la salle », confie le chanteur mauricien qui a réussi en France. Il est content, réconforté, soulagé d’un poids qu’il traînait depuis un moment.

Mario confie avoir été peiné par certaines remarques après son spectacle à Roche-Bois en 2009. « On m’a traité de communautariste après mon concert à Roche-Bois. Moi, j’ai chanté dans ce quartier de mon enfance pour boucler la boucle. Revenir là où je suis né. Et j’y ai chanté pour tous les Mauriciens. »

Et l’artiste de préciser qu’il ne fait pas de politique. « Veuillez préciser que je n’ai rien à voir avec les politiciens. Je ne suis qu’un musicien et la musique est universelle. Elle unit tout le monde », demande-t-il. C’est presque une supplique.

Et Mario, 57 ans aujourd’hui, de rappeler le long chemin parcouru pour arriver là où il est aujourd’hui. Au début des années 70, le jeune Mauricien intègre le Club Med. L’enfant de Roche-Bois parcourt le monde, se frotte à divers courants musicaux et rencontre l’amour.

Quelques années plus tard avec son épouse, une Toulousaine, Mario pose ses valises dans la ville de Nougaro. Et là, encouragé par sa femme, il tente sa chance. Il avait toujours voulu vivre de la musique. D’ailleurs, c’est un peu pour cela qu’il avait choisi de quitter Maurice.

Cela n’a pas été facile. Des vedettes comme Cabrel ou Carlos l’ont encouragé, sans plus. « Beaucoup de chanteurs connus que j’avais rencontrés m’ont dit j’avais une voix, mais personne ne m’a pris par la main. »

Mario s’est battu seul, avec la confiance en soi. C’est d’ailleurs le message qu’il veut passer aux jeunes. « Il faut croire en soi, avoir foi dans ce que l’on fait et fournir les efforts. C’est à ce prix qu’on réussit, si en plus on a un peu de chance », dit le chanteur.

La chance de Mario, c’est d’être Mauricien. « Ma chance ce sont les couleurs que mon pays m’a données. C’est cela qui m’a permis de composer des œuvres qui plaisent aux Français. »

Ces morceaux qui plaisent deviennent des tubes. Nous sommes en 1986, l’album « Les démons de minuit » fait un malheur. Mario et ses amis du groupe Images sont projetés au-devant de la scène. Trois millions de disques vendus, concerts, tournées. C’est le vertige. Mario se laisse aller, fait des erreurs. Mais après c’est le calme plat.

Pour certains, Images ce sont des has been.

Heureusement que Mario et ses potes ont continué à tourner dans les boîtes de nuit.

Puis dame chance revient. On est en 1999, Mario rencontre Emile, le chanteur de Gold. Ils se mettent ensemble et le groupe Emile et Images est né. Le morceau Laissez nous chanter jusqu’au bout de la nuit est composé. Dame chance est toujours là. Cette fois, elle amène à Toulouse Michel

Drucker qui entend la maquette. La suite est connue. Le groupe Emile et Images est invité au concert du millénaire à Paris, lors du passage à l’an 2000. Laissez nous chanter devient un tube qui bat tous les records. Et ceux qu’on disait has been renaissent. Et le succès dure jusqu’à maintenant.

Cette fois, Mario prend les choses avec pondération. « J’ai appris ma leçon. Il faut avant tout savoir garder son humilité devant le succès. » La star est aujourd’hui plus posée. Il savoure son succès tranquillement et suit les études de ses deux fils Eiichi, 17 ans, qui fait une école de commerce, et Eliott, 15 ans, qui veut devenir Chef.
« Ni l’un, ni l’autre ne veulent embrasser une carrière de musicien », laisse échapper Mario.

Pour sa part, il continue à se produire sur scène avec ses potes et se prépare à relever d’autres défis.

Ainsi, très bientôt, il sera sur le plateau de tournage du film Stars des années 80, une réalisation de Thomas Lanzmann. Mario jouera son propre rôle aux côtés des comédiens rodés comme Richard Anconina et Patrick Timsitt.

Mais Mario reste un musicien. Entre tournage et tournées, il prépare un album qui s’intitulera J’ai fait un rêve. « Je m’inspire de la vie de Martin Luther King en essayant d’imaginer ce qu’il aurait été aujourd’hui. »

Attendons la sortie de l’opus, qui pourrait coïncider avec le concert promis par Mario à ses compatriotes l’année prochaine. « Je prends rendez-vous pour offrir aux Mauriciens le même spectacle que nous produisons en France, Maurice le mérite bien », dit-il en conclusion. Paroles d’artiste.