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Maurice accusée de blanchir l’argent des mines de diamant de Robert Mugabe
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Maurice accusée de blanchir l’argent des mines de diamant de Robert Mugabe
Global Witness, une Ong internationale, a publié un rapport, ce mercredi 15 février, sur le business de diamants aux mains du gouvernement de Robert Mugabe au Zimbabwe. Maurice est mise à l’index.
Pour Global Witness, une organisation non-gouvernementale internationale basée à Londres, Maurice serait l’un des centres financiers offshore qui sert de paravent au président zimbabwéen pour canaliser l’argent provenant de la vente de diamants.
Dans un article intitulé Dont’t let Mubage be your Valentine en préambule à ce rapport mis en ligne sur son site web, Global Witness fait un constat des structures mises en place dans divers paradis fiscaux par Robert Mugabe. De même que le manque de transparence sur l’identité des personnes qui dirigent deux des plus grosses entreprises, Anjin Investments and Mbada Diamonds, engagées dans le business de diamants et l’opacité sur les revenus dégagés dans les mines de la région de Marange.
Global Witness fait également état de ses craintes selon lesquelles l’argent provenant de la vente de ces diamants, outre de permettre aux dirigeants zimbabwéens de mener grand train de vie, servirait à financer les plus fidèles sympathisants du parti de Robert Mugabe, la Zanu-PF, en vue des élections annoncées pour cette année.
L’ONG révèle avoir mené une enquête qui démontre que l’argent mal acquis du pouvoir est dirigé vers Maurice, à Hongkong ainsi que les îles Vierges britanniques.
Global Witness déplore que l’argent provenant de la vente des diamants ne serve malheureusement pas à reconstruire le pays dont la situation économique est catastrophique. Elle souligne que ce sont surtout les membres de la garde rapprochée du président zimbabwéen, dont le chef de la police de même que des chefs de l’armée et du ministère de la Défense, sont membres des comités de direction des mines diamantifères.
L’ONG condamne également le Kimberley Process pour avoir autorisé la vente des diamants du Zimbabwe. Cela, alors qu’il est de notoriété publique que l’armée et les forces de sécurité de Robert Mugabe ont tué des mineurs en 2008 avec des armes lourdes et des hélicoptères pour s’approprier les mines de Marange.
Le rapport de Global Witness révèle qu’Anjin Investments se présente comme la plus grosse entreprise de diamant et qu’elle n’est en fait qu’une joint-venture entre une obscure firme zimbabwéenne appelée Matt Bronze et une compagnie de construction chinoise. Ses directeurs sont, entre autres, le chef du cabinet du ministère zimbabwéen de la Défense, des commissaires de police, le directeur de publications du Zanu-PF et un ancien colonel de l’armée dénoncé par l’ONG Human Rights Watch pour des violences contre des civils.
L’autre firme à l’index, Mbada Diamonds, a une structure pour le moins complexe. Cinquante pour cent de ses actions sont détenus à la Marange Resources Ltd qui, elle, appartient à 100 % à la Zimbabwe Minerals Development Corporation.
L’autre moitié de Mbada Diamonds est mauricienne à travers Grandwell Ltd qui a été créée par un confetti d’entreprises basées en Afrique du Sud, à Hongkong et aux îles Vierges britanniques.
Cette structure, explique Global Witness, n’est ni plus ni moins qu’une façon de préserver l’identité de ceux qui tirent les ficelles dans l’ombre. Cerise sur le gâteau, l’un des directeurs de la filiale d’une de ces entreprises qui détient 25 % de l’actionnariat est un ancien témoin à charge dans le procès intenté contre l’ancien leader de l’opposition Morgan Tsvangarai pour trahison…. Ce témoin, Robert Mhlanga, est un ancien colonel de l’armée de l’air qui a aussi été le Chief of Staff du National Command Centre chargé d’annoncer les résultats des élections présidentielles contestées de 2002…
Pour Global Witness, pour qu’il y ait davantage de transparence autour de ce business de diamants, le gouvernement zimbabwéen d’unité nationale doit voter une loi pour interdire aux membres des forces de sécurité de siéger au conseil de direction des compagnies minières.
Un audit des mines allouées dans la région de Marange est aussi recommandé car la procédure d’allocation aurait été faite au détriment de l’intérêt du peuple zimbabwéen.
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