La révision du Film Rebate Scheme semble avoir apporté un nouveau souffle à l’industrie cinématographique mauricienne. Le bilan : 13 projets étrangers d’envergure, estimés à quelque Rs 143 millions, ont été tournés dans l’île depuis octobre dernier. Et le Board of Investment (BOI) place la barre très haut pour cette année : «Nous avons pris des dispositions pour 30 projets d’envergure estimés au total à environ Rs 500 millions», indique Haliimah Soorefan, la responsable de communication.

De ces 13 projets, six ont été approuvés en début d’année et cinq tournages ont déjà été complétés à mars. «Pour ces six projets, les producteurs sont venus de Chine, de l’Afrique du Sud, d’Allemagne et de l’Inde», poursuit Haliimah Soorefan. Les producteurs étrangers sont notamment attirés par les 30 % de subvention sur les dépenses de production qu’offrent les autorités mauriciennes à travers le Film Rebate Scheme. Ce seuil étant auparavant de 25 %.

TOURNAGE DE 25 JOURS

Ainsi, petit à petit, la destination mauricienne s’affranchit de l’image bollywoodienne à laquelle elle est associée. Ce, au vu des nombreux tournages de films indiens dans l’île, dont les derniers en date sont Humshakals et The Villain. Des producteurs de pays de divers coins du globe, dont l’Allemagne, le Japon, la Suède, la Belgique, le Danemark, ou encore l’Afrique du Sud et le Kenya, ont manifesté leur intérêt pour des tournages à Maurice.

Les producteurs de films à petit budget – se chiffrant entre 2 000 et 80 000 euros – ne sont pas en reste. «Entre janvier et mars de cette année, la Mauritius Film Development Corporation (MFDC) a enregistré 18 tournages», soutient Eliana Timol, la Project and Programme Officer. Ceux-ci viennent s’ajouter aux dix tournages effectués l’année dernière.

Pour Ken Poonoosamy, du BOI, la hausse des tournages étrangers à Maurice «permettra la création d’emplois et, par conséquent, une croissance plus significative pour le pays». En effet, pour pouvoir bénéficier du financement, les producteurs étrangers doivent avoir recours à la location de matériel professionnel des prestataires locaux. De fait, Ken Poonoosamy prévoit la mise en place de toute une gamme de services connexes, notamment dans le domaine de la location de matériel professionnel, de studios cinématographiques, du transport, de la logistique et de l’hospitalité.

D’ores et déjà, du côté des prestataires de services locaux, les retombées sont positives. «Le Film Rebate Scheme a apporté depuis octobre un nouveau dynamisme au secteur», affirme Richard Sysum, directeur de Media Film Service. Depuis janvier, il a déjà fourni des équipements pour un important projet chinois, suivi des tournages de Humshakals et The Villain. Avril est déjà réservé pour un autre tournage de film indien de 25 jours.

L’homme d’affaires espère surtout que les incitations financières du Film Rebate Scheme seront déboursées dans des délais raisonnables. «Cela favorisera un climat de confiance pour les producteurs à venir et le bouche-à-oreille sera notre plus forte publicité pour l’industrie.»