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Maurice Lam : « «On ne peut pas copier Singapour» »

6 juin 2011, 13:53

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? Quel sens donnez-vous à la visite du président singapourien, Sellapan Ramanathan ?

C’est la première fois qu’un président singapourien visite Maurice. C’est la
preuve que la Cité-Etat attend un raffermissement des relations entre les deux pays.

Les dirigeants singapouriens ne perdent pas leur temps en visites amicales.

? Vous-y croyez, vous, au fantasme du «Singapour de l’océan Indien» ?

(rire sonore) Singapour est unique, tout comme Maurice est unique. La position géographique de Singapour est aussi unique. Maurice a un autre cadre géographique, qui n’est pas dénué d’intérêt mais qui est certainement moins avantageux. Il y a des choses dont on peut s’inspirer. Il faut être créatif et ouvert d’esprit pour cela. On ne peut pas copier, je pense, mais peut-être adapter certaines réussites de Singapour au contexte local.

? A quels succès pensez-vous ?

L’administration publique singapourienne est d’une efficacité sans égal. Les citoyens sont des clients de cette administration. Voyez l’état d’esprit.
C’est ainsi qu’on doit penser : en termes de services à des clients et non de fonction publique. La culture du consensus est aussi un élément qui pourrait nous inspirer. A Singapour, gouvernement, secteur privé et syndicats travaillent ensemble. Ici, on est plus dans les clivages ou la confrontation. Ce consensus nourrit aussi l’harmonie raciale, d’autant que la méritocratie y est une réalité.

Par exemple, Shanmugam Jayakumar, d’origine indienne, est le vice-Premier ministre d’un pays à majorité chinoise. Ce n’est pas du calcul : «the guy is good and he delivers.» La mentalité singapourienne ne s’intéresse qu’à ça, et non à la représentativité.

? Le consensus dont vous parlez, on le doit au dirigisme de l’Etat, non ?

Je ne parlerai pas de dirigisme. Singapour est un pays sinisé, en totale opposition avec l’Occident, dans ses valeurs. En Occident, l’individualité est un principe fondamental. A Singapour, le collectif prime sur l’individu. Ce que vous appelez dirigisme correspond plus à une philosophie, à un système de valeurs propres à l’aire sinisée.

 

Propos recueillis par Gilles RIBOUET

(Lire l’intégralité de l’entretien dans le e-paper)


 

Gilles RIBOUET