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Maurice s’achemine vers l’établissement d’un plan d’action en efficience énergétique
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Maurice s’achemine vers l’établissement d’un plan d’action en efficience énergétique
Les ingrédients nécessaires à ce plan d’action national ont été identifiés lors d’une étude approfondie sur le potentiel d’efficacité énergétique dans l’industrie et dans le secteur tertiaire. Le constat a été fait par Franck Daganaud, expert en matière d’utilisation rationnelle de l’énergie. Il est attaché à l’Application européenne de technologies et de service (AETS).
Journée décisive, ce jeudi 7 juin 2012, pour les représentants du secteur privé et les officiels du gouvernement engagés dans un projet de partenariat en matière d’efficacité concernant l’utilisation de l’énergie. Ils se réunissent ce jour. Cette rencontre débouchera-t-elle sur un accord de principe pour que le pays soit doté d’un véritable plan d’économie d’énergie basé sur une proposition du secteur privé mauricien ?
La proposition du secteur privé mauricien résulte d’un programme de collaboration avec son homologue de l’île de la Réunion dans le domaine de la maîtrise de la demande en énergie. Sont impliquées dans cette démarche bilatérale du côté réunionnais, l’Association pour le Développement industriel de la Réunion (ADIR), l’agence réunionnaise pour ce qui est de la Maîtrise de la demande en énergie (MDE). Le comité de pilotage du projet MDE à Maurice comprend des membres du Joint Economic Council, de la Mauritius Export Authority, de l’Association des manufacturiers mauriciens, de l’Association des hôteliers et restaurateurs de l’île Maurice.
Cette proposition a été au centre des travaux d’un séminaire de deux jours inauguré par Rajesh Jeetah, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Science, de la Recherche et de la Technologie, le mercredi 6 juin 2012 au restaurant la Cannelle, Domaines les Pailles. Elle s’appuie sur les conclusions de "Restitution de la Cartographie du potentiel d’efficacité énergétique en industrie et dans le secteur tertiaire", une étude réalisée par Franck Daganaud, expert en matière d’utilisation rationnelle de l’énergie. Il est attaché à l’Application européenne de technologies et de service (AETS).
Cette société est un prestataire de services en matière de l’énergie, de la qualité, de la sécurité, de l’environnement et du développement économique et dans bien d’autres domaines, tels  celui de la réalisation d’études, de l’élaboration de projets et de l’application des technologies de l’information en entreprises.
L’étude est une véritable plongée dans le domaine de l’utilisation de l’énergie par le secteur privé à Maurice. Elle a pour objectif de dégager un plan d’économie basé sur des données précises. Selon l’étude, les plus gros consommateurs de l’énergie électrique parmi la clientèle du Central Electricity Board  (CEB), unique distributeur de l’énergie à Maurice, sont dans l’ordre le textile (46%) et le secteur d’alimentation (26%) et pour le secteur tertiaire, les hôtels (52%) et les centres commerciaux (18%).
L’un des principaux enseignements de cette étude est que Maurice dispose d’un potentiel en matière d’efficacité énergétique. Le pays est en mesure de réaliser une économie de Rs 1, 114 milliards, soit 13,8% de la totalité du coût de sa consommation d’énergie, si elle décide de mettre en place un projet à trois pôles.
La première étape étalée sur le court terme ne requiert aucun investissement et des initiatives à faibles coûts. A titre d’exemple, amener le consommateur à adopter des gestes simples comme l’interruption de la lumière lorsqu’elle n’est pas nécessaire. Sur un budget annuel de Rs 8 053 millions, cette initiative, selon l’étude, permettra d’économiser Rs 403 millions, soit 5% de la consommation.
La deuxième étape concerne des initiatives appliquées dans l’industrie sur le moyen terme. Cela permettra d’économiser Rs 414 millions, soit 5,1% du volume de consommation d’énergie. La troisième étape se réfère à des initiatives dans le secteur tertiaire toujours sur le moyen terme. Economie potentielle de Rs 298 millions, soit 3,7% de la consommation générale. La démarche des secteurs privés mauriciens et réunionnais a séduit l’Agence française de développement (AFD). Elle a mis à leur disposition un crédit ligne verte d’un montant de 30 millions d’euros.
Rajesh Jeetah a expliqué comment la question de rationaliser et d’améliorer l’efficience dans l’utilisation des énergies préoccupe le gouvernement qui, dit-il, a pris les choses en main notamment avec l’inscription du concept de Maurice île Durable dans son approche de développement, la mise sur pied de l’Energy Efficiency Management Office, le recours à la législation pour que la conception et la construction de bâtiments tiennent compte des normes associées à l’efficience énergétique. L’Université des Mascareignes, a souligné le ministre, tiendra compte de l’efficience énergétique dans son programme d’enseignement lié au développement durable.
 
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