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Maurice se fait-elle piéger sur la souveraineté de l’île Tromelin

3 janvier 2009, 20:00

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Maurice se fait-elle piéger sur la souveraineté de l’île Tromelin

La cogestion de l’île Tromelin fait encore des vagues. CEDREFI remet, en effet, en question le programme de fouilles terrestres du GRAN.

Le Centre de Documentation, de Recherches et de Formation Indianocéaniques (CEDREFI) s’interroge, à ce chapitre, sur la position de l’Etat mauricien quant au programme de fouilles terrestres du Groupe de Recherche en Archéologie Navale (GRAN) à l’île Tromelin.

Selon Cedrefi, un archéologue mauricien, Yann Von Arnim, a été dépêché sur l’île le 25 novembre 2008, par le Dornier 226, avion de la National Coast Guard. Il devait participer au bouchage des fouilles, presqu’à la fin de la deuxième campagne de recherche archéologique sur Tromelin. Celle-ci a eu lieu du 27 octobre au 1er décembre 2008. Quelle était la pertinence du déploiement de cet expert à ce moment alors que les fouilles avaient déjà été effectuées? Est-ce que l’association du gouvernement mauricien à ce programme n’hypothéquera pas la souveraineté mauricienne sur cette île et cette partie de notre zone économique exclusive? Sachant que Maurice a un droit de regard sur les activités effectuées sur Tromelin, les données et informations – conséquentes, il faut le souligner- recueillies durant ces travaux sur l’île, seront-elles accessibles et exploitables par les scientifiques mauriciens?

Pour obtenir les réponses à ces questions, le CEDREFI, qui travaille pour le développement durable et le dossier de coopération régionale à Maurice et les autres îles de l’océan Indien, a envoyé une lettre au ministre des Affaires Etrangères le 18 décembre dernier. Aucune réaction d’Arvin Boolell jusqu’à présent. Le CEDREFI compte prochainement réitérer cette initiative dans l’espoir d’une réplique.

Interrogé sur ce dossier lié à Tromelin, l’attaché presse du ministre des Affaires étrangères nous a référé au discours d''Arvin Boolell  lors du Vin d’honneur où ce dernier mentionne Tromelin.

En effet, dans son discours à l’occasion d’un vin d’honneur pour les représentants de corps diplomatiques, le 22 décembre 2008, Arvin Boolell a déclaré que «la rencontre entre le Premier ministre mauricien et le Président Sarkozy nous a aussi permis de faire une avancée majeure sur la question du Tromelin. En effet, Port-Louis a accueilli les 17 et 18 décembre derniers une réunion de haut niveau entre fonctionnaires mauriciens et français. Lors de cette réunion, qui s’est déroulée dans une atmosphère très cordiale et constructive, les délégations mauricienne et française ont eu l’occasion, entre autres, de discuter de la cogestion de Tromelin et ont convenu de la mise sur pied d’un Comité de cogestion de haut niveau. Une autre réunion aura lieu en mars 2009».

Toutefois, le manque d’allusion à la deuxième campagne de recherche archéologique sur Tromelin -qui s’est terminée le 1er décembre, ne vient qu’ajouter au flou dans cette affaire. Aucune mention non plus de la richesse des résultats des fouilles, comme par exemple les quelque 400 objets datant de 1776 qui ont été identifiés.

Rappel des faits

La proposition de cogestion de l’île Tromelin et des eaux territoriales par Maurice et la France, évoquée en 1999, par l’ancien président français, Jacques Chirac, a été relancée lors de la rencontre entre le Premier-ministre mauricien, Navin Ramgoolam, et le président français, Nicolas Sarkozy en France, au mois de juin 2008. «L’ile fait l’objet d’un contentieux entre la France et Maurice. Ce dernier considère que Tromelin fait partie intégrante du territoire mauricien, tandis que la France a toujours prétendu le contraire». (Pour plus d’infos, lire «Première rencontre France-Maurice sur la cogestion de Tromelin»)

Lire «Arrivée de Yann» dans le journal de bord du 25 décembre de Max Guérout, membre de GRAN

Source photo : www.oceandots.com

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