Entre le Chief Executive Officer de Mauritius Telecom (MT) et son ministre de tutelle, Tassarajen Pillay Chedumbrum, le divorce semble bel et bien consommé. Sarat Lallah n’a pas assisté à l’inauguration de l’ICT BPO conference and networking forum le mercredi 5 octobre.

L’absence du CEO de Mauritius Telecom (MT) n’est pas passée inaperçue lors de l’inauguration de l’ICT BPO conference and networking forum tenu, le mercredi 5 octobre, au Méridien Hotel. « L’absence de Sarat Lallah n’a nullement fait plaisir au ministre des TIC », nous confie un proche collaborateur de Tassarajen Pillay Chedumbrum. Cette situation vient, en tout cas, démontrer que rien ne va plus entre les deux hommes, qui se livrent à un duel à distance depuis quelques semaines.

En effet, le ministre des TIC a, depuis quelque temps, fait plusieurs virulentes sorties contre MT. Il s’est fait le défenseur des employés de l’opérateur historique de téléphonie. Nous nous souviendrons, par exemple, de la prise de position du ministre en faveur des 17 « technical assistants » de MT. Ces derniers s’étaient plaints d’être toujours employés sur une base contractuelle depuis 2006. « Une personne ne peut rester contractuelle éternellement, et du coup subir tous les caprices de la direction », avait fulminé le ministre.

Tassarajen Pillay Chedumbrum avait déclaré que France Telecom ne peut venir imposer son modèle à Maurice. Il est d’avis que ce modèle a occasionné plusieurs suicides en France. Quelques jours après, le ministre des TIC a boudé un représentant de France Telecom qui voulait s’entretenir avec lui.

Toutefois, les déclarations fracassantes du ministre n’ont, semble-t-il, pas beaucoup impressionné le CEO de MT, qui avait, lors d’une cérémonie de remise de chèque organisée à Telecom Tower, déclaré « ne pas être au courant de ces critiques ».

Cette déclaration est, en tout cas, venue confirmer un autre point soulevé par le ministre des TIC, dans un entretien accordé à l’express. Le ministre avait indiqué avoir exposé des problèmes à la direction de MT, mais que cette démarche lui paraissait vaine.

Toujours selon un proche collaborateur du ministre, Tassarajen Pillay Chedumbrum ne serait plus à l’aise avec Sarat Lallah. Toutefois, ce sera au Premier ministre de décider qui aura le dernier mot dans ce duel.