Tassarajen Pillay Chedumbrum n’en a pas fini avec le patron de Mauritius Telecom. Il a lancé un avertissement à cet ancien membre du Parti Travailliste, lui indiquant qu’il n’est pas un « intouchable » même s’il se croit « ene ti pé pli tipti ki Premier ministre ».

Le feu couve sous la cendre. La posture affichée, le samedi 28 avril 2012, par Tassarajen Pillay Chedumbrum, ministre des Technologies de l’Information et de la Communication, laisse entrevoir que le conflit qui l’a opposé ces derniers temps à Sarat Lallah, Chief Executive Officer (CEO), n’est pas encore terminé. Et qu’il  amorcera un nouveau chapitre au cours duquel, le ministre compte faire la démonstration que le seul maître à bord, c’est lui. Il prenait la parole lors de l’Assemblée générale annuelle de la Mauritius Telecom Employees Association (MTEA) au siège de Mauritius Telecom, à Port-Louis.

Même s’il a évité de citer ouvertement le nom de Sarat Lallah, l’identité du destinataire de certaines paroles ne fait pas l’ombre d’un doute. « Pendant encore trois ans, il va falloir que tu travailles avec moi. Si tu perçois une allocation, tu as un statut de pensionnaire. Par contre, si tu touches un salaire, il te faut travailler. Il y a des gens qui pensent qu’ils sont un peu moins important que le Premier ministre. J’ai lancé un avertissement. Ils ont tort ceux qui pensent qu’ils sont des intouchables ».

L’occasion pour une telle démonstration de force était fort appropriée. En effet, le 26 mars dernier, Mauritius Telecom publiait un communiqué dans lequel elle annonçait la fin du régime de précarité pour quelque 200 salariés qui avaient, jusqu’ici, été engagés sous contrat. C’est en voulant se faire l’avocat de défense du droit de ces contractuels à un emploi permanent que le conflit a démarré. Tassarajen Pillay Chedumbrum n’a pu s’empêcher de rappeler comment sa démarche a été cavalièrement rejetée par la direction de Mauritius Telecom.

L’assemblée générale de la MTEA donnait une plate-forme aux employés, d’abord pour remercier le ministre sans lequel la précarité de ces contractuels serait encore à l’ordre du jour. Tassarajen Pillay Chedumbrum en a profité pour faire le point sur le conflit qui l’oppose surtout à la partie mauricienne au sein de la direction de Mauritius Telecom.

Le ministre des TIC n’a pas manqué de souligner que la partie française, par la voix de Michel Barré, vice-président de France Télécom pour la région Afrique de l’Est, a indiqué qu’elle n’a aucune objection à mettre fin à la précarité de l’emploi.

Lors de cette assemblée, Raj Ragoonauth et Suraj Ray, respectivement président de la MTEA et la Telecommunications Employees and Staff Association (TESA) ont, entre autres, évoqué la difficulté à amener la direction de MT d’inclure dans les terms of reference des négociations un défaut de paiement qui date de 2008. Le ministre a indiqué qu’il étudiera les moyens susceptibles de lui permettre de venir en aide aux employés de MT sur ce point précis.

Des membres présents à cette assemblée générale n’ont pas hésité à remercier le ministre pour l’intérêt qu’il porte à leur sort.