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MedPoint : Bérenger confirme ses allégations contre Ramgoolam au Central CID

14 février 2012, 20:00

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MedPoint : Bérenger confirme ses allégations contre Ramgoolam au Central CID

Le chef de l’opposition a confirmé avoir déclaré que Navin Ramgoolam a rencontré l’ancien propriétaire de la clinique MedPoint afin que le prix de son établissement soit réévalué. Il a déclaré avoir vérifié ses informations avant de les balancer à sa conférence de presse du samedi 9 juillet 2011. Le dossier devra être transmis au DPP.

Sept mois après, Paul Bérenger s’est finalement décidé. Le leader de l’opposition s’est rendu au Central CID dans l’après-midi du mercredi 15 février pour consigner sa déposition dans le cadre de l’enquête ouverte contre lui pour ses allégations contre le Premier ministre relativement à l’achat de la clinique MedPoint par l’Etat à un prix surévalué.

« La dernière fois que je suis venu au Central CID, je n’ai pas consigné de déposition. Aujourd’hui, je suis venu le faire », a confié Paul Bérenger à lexpress.mu peu après 16 heures, à sa sortie des Casernes centrales. « Ma déposition est une réponse à ce que les personnes impliquées dans cette affaire ont déclaré », a-t-il ajouté.

C’est donc en présence de son avocat, Me Ivan Collendavelloo et des deux responsables du Central CID, les assistants commissaires de police Pregassen Vuddamalay et Hemant Jangi, que le leader du Mouvement militant mauricien (MMM) a admis avoir tenu de telles allégations lors de sa conférence de presse du samedi 9 juillet 2011. Ce jour-là, il avait déclaré avoir appris d’une source ministérielle, en l’occurrence Showkutally Soodhun, que Navin Ramgoolam avait eu une rencontre avec l’ex-propriétaire de la clinique MedPoint, le Dr.Krishan Malhotra, - le gendre du président de la République Sir Anerood Jugnauth et le beau-frère de l’ancien vice-Premier ministre et ministre des Finances Pravind Jugnauth - afin que le prix d’achat de son établissement soit revu à la hausse.

Aux dires de Paul Bérenger, le chef du gouvernement aurait alors pris son téléphone et contacté le Chief Government Valuer (CGV) Yodhun Bissessur afin de revoir à la hausse la valeur de cette clinique censée abriter un nouvel hôpital gériatrique. De source policière, il ressort que le leader de l’opposition a expliqué avoir agi de bonne foi en venant avec ces allégations. D’autant que la clinique avait d’abord été évaluée à Rs 75 millions, et que le prix a été revu à Rs 144,7 millions, ce qui inclut les Rs 19,7 millions déboursées pour les appareils médicaux. Paul Bérenger a soutenu avoir confirmé ses informations qui lui ont été communiquées par une tierce personne. En l’occurrence, le Dr Zubair Joomaye.

Avec ces éléments en main, le Central CID va boucler son dossier et le transmettre au Directeur des Poursuites Publiques (DPP), Satyajit Boolell, afin décide de la marche à suivre. Une inculpation n’est donc pas à écarter, car Showkutally Soodhun et le Dr Zubair Joomaye, un membre du MMM, ont déjà été arrêtés dans le cadre de cette affaire.

C’est cinq jours après les allégations de Paul Bérenger que Navin Ramgoolam avait choisi de porter plainte contre le leader de l’opposition. Soit le jour de son anniversaire, le 14 juillet, car il était pris avec la visite du président congolais Denis Sassou-Nguesso. Le fait que des agents du Central CID ont dû se rendre au  bureau du Premier ministre pour consigner sa plainte a fait l’objet d’une vive polémique.

Paul Bérenger a alors fait part de son regret que Navin Ramgoolam ait porté l’affaire à la police et il avait même refusé de répondre à une convocation du Central CID le mois suivant. Ce qui avait donné lieu à un bras de fer entre les enquêteurs et l’ancien Premier ministre qui avait exigé que la déposition de Navin Ramgoolam lui soit communiquée au préalable. 

Paul Bérenger avait même tenu un meeting improvisé au siège régional du MMM à Rose-Hill. Dans cette affaire, la police a pris tout son temps pour convoquer le chef de l’opposition. Allant jusqu’à interroger des journalistes présents à sa conférence de presse et à ouvrir une enquête sur un  sondage de lexpress.mu daté du dimanche 10 juillet sur la réévaluation de la clinique MedPoint.

La question du sondage était la suivante : Pensez-vous que le Premier ministre aurait ordonné une 2e évaluation de la clinique MedPoint ? Sur les 985 internautes ayant participé à l’exercice, 73% ont  répondre par oui, 22% par la négative alors que 5 % n’avaient aucun avis. 
 

Vel Moonien/Bertrand Hrisson

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