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Menaces aux arbres à fruits : les corbeaux et les chauves-souris dans le viseur des autorités

30 avril 2012, 00:00

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Menaces aux arbres à fruits : les corbeaux et les chauves-souris dans le viseur des autorités

Le ministère de l’Agro-industrie entreprend une campagne pour la réduction des corbeaux désormais considérée comme une nuisance. Une étude sera aussi menée sur la chauve-souris en vue de revoir son statut d’espèce en danger.

Les autorités ont décidé de passer à l’offensive contre les corbeaux et les chauves-souris, des menaces pour les arbres à fruits. Il s’avère qu’ils sont une véritable plaie pour les propriétaires de vergers. Une vaste campagne de réduction de population sera menée par la National Crow Control Campaign sur les corbeaux. Une décision à cet effet a été prise lors du Conseil des ministres du vendredi 27 avril.

Dans un premier temps, elle se fera dans les régions où les corbeaux sont présents en grand nombre, comme Port-Louis, Baie-du-Tombeau, Les Salines, Pointe-aux-Sables et Beau-Bassin. Elle se fera aussi à Albion, Wolmar et Curepipe.

En ce qui concerne les chauves-souris, les choses ne sont pas aussi simples. La grosse chauve-souris (Pteropus niger) figure sur la liste des espèces en danger de l’Union internationale pour la conservation de la nature. Du coup, l’Etat ne peut pas éliminer ces mammifères sans demander au préalable à revoir son statut.

Ainsi, le ministère de l’Agro-industrie a invité Paul Racey, vice-président de l’union internationale pour la conservation de la nature, ainsi que Tony Hutson, représentant du Red List Authority of the Bat Specialist Group, pour un recensement de la population de chauve-souris.

Ces experts, attendus en mai, devront aussi faire des recommandations pour que le statut de la chauve-souris soit revu. En parallèle, une étude sera effectuée pour déterminer si ces oiseaux de nuit sont porteurs de maladies.

Mais l’idée de réduire la population des chauves-souris ne plaît pas à la Mauritian Wildlife Foundation pour la simple raison que, contrairement aux corbeaux, les chauves-souris ne sont pas des nuisances. Vikash Tataya, Conservation manager à la fondation explique qu’une telle décision serait « mal avisée ».

« Il y a d’autres possibilités de protéger les fruits comme les filets protecteurs, les compensations accordées aux agriculteurs ou encore la culture d’arbres nains. Mais la meilleure solution serait de restaurer les forêts », explique-t-il. Car, selon lui, c’est le manque de forêt qui pousse les chauves-souris à se nourrir des arbres à fruits.

La chauve-souris se nourrit principalement de ce qu’offre la forêt et ne dérange qu’en été, selon Vikash Tataya. Ce dernier souhaite aussi que davantage de recherches soient faites sur la biologie de la chauve-souris.