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Michael Glover : « La rivalité entre les îles est saine »

4 août 2011, 13:57

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L’ancien ministre des Sports livre son opinion sur la compétition dans le cadre des huitièmes Jeux des îles de l’océan Indien.


L’émulation sportive entre les îles de l’océan Indien, dans le cadre, notamment, des Jeux des îles qui débutent officiellement demain aux Seychelles, est-elle de nature à favoriser l’échange et l’intégration régionaux ?

Tout à fait. Je suis associé de près aux Jeux des îles et je constate un véritable échange outre les joutes sportives. C’est essentiel d’avoir une compétition au niveau de la région. Les Jeux sont une vitrine du sport qu’on ne retrouve pas ailleurs et un événement qui est en mesure d’inspirer les jeunes. Je note d’ailleurs que le sport et la compétition au niveau régional ont permis à des jeunes de s’intégrer dans la vie en général. Bien entendu, entre les îles, il y a une rivalité. Mais elle est, à mon sens, saine, attendue et nécessaire. Dans les faits, il y a une véritable entente entre les équipes et cela en dehors des stades aussi. La Commission de la jeunesse et des sports de l’océan Indien (NdlR : CJSOI, créée en 1988, élargie à la jeunesse en 1992) favorise l’échange entre les jeunes de la région, à travers le sport, entre autres.

Peut-on donc se féliciter que l’esprit de compétition dans le cadre des Jeux ne verse pas dans le chauvinisme bas de gamme ?

Il faut être réaliste. L’enjeu est de gagner des médailles, mais l’enthousiasme et la compétition saine restent des fondamentaux. En allant chez les Seychellois, on se fera forcément un peu chahuter. C’est le jeu. C’est l’ambiance. De la même manière, quand les équipes de la région viennent à Maurice, le public est avant tout derrière ses représentants. C’est tout à fait normal.

Dans quels cas l’esprit de compétition est-il malsain ?

Quand on triche. C’est la pire dérive de l’esprit de compétition. En fait, quand on se dit qu’il faut à tout prix gagner, on perd de cet esprit de compétition. Bien sûr, on participe pour remporter la victoire, mais cela doit être vu dans la perspective du surpassement de soi, dans le respect des règles et des autres. Je n’ai jamais eu à me plaindre des Jeux des îles depuis 1985. Le fair-play y était toujours présent. La rivalité n’a pas conduit à des attitudes contre-productives. On le voit dans le village des Jeux où règne habituellement une bonne ambiance. Cette compétition régionale est une bouffée d’air car à la compétition sportive s’ajoute un véritable partage humain.

En clair, l’esprit de compétition doit surtout favoriser l’esprit d’équipe et au-delà, la coopération ?

Oui, c’est important. Je regrette qu’on ne puisse envoyer à des compétitions internationales des sélections régionales. On pourrait tout à fait mutualiser nos réussites, nos compétences, dans le sport et d’autres secteurs. Concernant le sport, j’ai toujours souhaité qu’on puisse se doter de sélections régionales dans la mesure où on rencontre, à Madagascar, aux Seychelles, à La Réunion et chez nous, les mêmes problèmes. On se ressemble beaucoup, on a une mentalité régionale et on le ressent à l’extérieur. Sur le terrain de l’entente régionale, je pense qu’on a gagné.

Propos recueillis par Gilles RIBOUËT
(Source : l’express iD)

Gilles Ribouet