Un séminaire sur la prévention de l’illettrisme à Maurice et à La Réunion débute aujourd’hui, et ce pour deux jours, à l’initiative du Mauritius Institute of Education (MIE), du ministère de l’Education et des Ressources humaines et de l’Université de La Réunion (UR). L’un des participants est Michel Latchoumanin, professeur des universités en Sciences de l’éducation de l’UR.

Pouvez-vous nous donner une définition technicienne de l’illettrisme ?

La définition qui me semble la mieux convenir pour traduire l’illettrisme aujourd’hui renvoie à la maîtrise insuffisante de savoirs fondamentaux assimilables à des savoirs instrumentaux que l’on peut décliner sous les vocables suivants : lire, écrire, compter, combiner, comparer, anticiper, classer, sérier, se repérer dans le temps, dans l’espace etc.

Pourquoi l’illettrisme perdure-t-il dans les pays émergents mais également dans les sociétés avancées ?

Dans les pays en émergence, on peut globalement attribuer le constat d’un taux d’illettrisme alarmant à la récence des systèmes d’école et de formation. Par contre, dans les sociétés dites avancées, c’est le déplacement de la norme scolaire (toujours plus et plus tôt) qui fait que nombreux sont les décrocheurs qui ne parviennent pas à mobiliser à bon escient les savoirs indispensables à la gestion de la quotidienneté.

Kenneth BABAJIE