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Michel Platini, président de l’UEFA: «Le foot doit rester un jeu»
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Michel Platini, président de l’UEFA: «Le foot doit rester un jeu»
Michel Platini, président de l’Union Européenne de Football Associations (UEFA), a inauguré hier la nouvelle pelouse synthétique du stade Saint-François Xavier offerte à Maurice par la Fédération internationale (FIFA) dans le cadre du projet «Win in Africa with Africa».Il a accepté de bon coeur de rencontrer la presse mauricienne.
Michel Platini, le football à Maurice est en déclin. Est-ce que de nouvelles infrastructures comme la pelouse synthétique du stade Saint-François Xavier sont la solution pour la relance ?
– Il faut être patient, ça ne viendra pas comme ça. Vous savez en France, on a accueilli notre première Coupe du monde en 1958 et on l’a gagnée 40 ans plus tard, en 1998. Je suis le football mauricien depuis 30 ans environ. Je sais que ça s’est très mal passé à un moment. Mais je crois qu’il faut laisser grandir et mûrir. Avec de la volonté, Maurice peut y arriver.
Vous entretenez des relations particulières avec l’île Maurice…
– L’île Maurice est un grand pays, une grande île. C’est un endroit que j’aime. Ça doit être la vingtième fois que je viens ici et je devais vous dire ça. J’avais débuté chez vous quand j’avais 20 ans, et je crois avoir marqué quelques buts ce jour-là, le 21 juin 1975. Je vous souhaite en tout cas bonne chance dans le football africain et mondial.
Vous parliez lors de votre discours un peu plus tôt d’une évolution du football qui ne vous plaît pas. Comment lutter contre le foot-business, qui est l’une des principales causes de tous les maux ?
– (Il réfléchit). Tiens, c’est une très bonne question ça ! Je dirais que l’évolution de la vie a fait certaines choses… Les dérives financières, c’est tout ce que je n’aime pas dans le football. Surtout quand on voit comment des propriétaires étrangers cherchent à récupérer des clubs. Moi, je me bats pour que le football reste un jeu. C’est le plus beau jeu au monde.
Vous rejoignez donc la position d’Arsène Wenger qui craint que des étrangers investissent massivement dans les clubs anglais…
– Et c’est un Français qui travaille à l’étranger qui dit ça ! (rires)
Le projet de 6 + 5, qui imposerait qu’au moins six joueurs de la nationalité du pays jouent dans chaque équipe, a-t-elle des  chances d’aboutir ?
– Non, une telle loi ne passera jamais. Ça va à l’encontre des lois et de la libre circulation des individus dans l’Union européenne.
Le football est en proie à de nombreux scandales, pourquoi ?
– Le football c’est la « never ending story ». C’est le simple reflet de la société en fait. Il y a les paris illégaux, le dopage, la violence… Tous les maux qui menacent notre société se retrouvent dans le football.
Que préconisez-vous pour régler ces problèmes ?
– On peut régler des problèmes si on le veut.
Par exemple, en ce moment, on travaille avec toutes les fédérations pour que chaque pays développe des systèmes d’alerte pour se protéger contre les matches truqués. Si un joueur est reconnu coupable d’avoir truqué un match, il devrait ainsi être suspendu à vie.
Mais que fait la FIFA pour lutter contre le racisme ? On a vu récemment que dans le cas de l’Atletico Madrid, la suspension a été annulée face à Marseille…
– Ah ! non. C’est du ressort de la commission de discipline. L’UEFA avait tranché pour sanctionner le club, le reste ce n’est pas de notre ressort. A l’UEFA, on a une tolérance zéro contre toute forme de xénophobie et de racisme.
Vous êtes toujours contre la vidéo ?
– Oui, je suis contre.
C’est contre l’intérêt du jeu à mon avis.
 Quel est votre favori en Ligue des champions ?
– Je n’en ai pas… Je m’abstiens d’en donner un… (rires)
Mais quand même, la domination anglaise doit vous interpeller ?
– La domination c’est cyclique, c’est tout. Moi, quand je jouais en Italie, ce pays a dominé les Coupes d’Europe pendant dix ans. C’est comme ça dans le football, ça va, ça vient. Là, c’est la bonne période de l’Angleterre. Mais vous savez que depuis la création de la Ligue des champions en 1992, aucun club n’a emporté la Coupe deux fois de suite…
 C’est donc un mauvais signe pour Manchester alors ?
– (Il s’adresse à quelqu’un dans l’assistance)
Regardez-le, lui avec sa chemise rouge, c’est un fan de Manchester ! (rires)
Un mot sur la situation du sélectionneur de l’équipe de France, Raymond Domenech…
– Ce sont les joueurs qui font les grands entraîneurs et pas l’inverse. Si Domenech a une grande équipe, il sera un grand entraîneur, c’est aussi simple que ça. Ce sont les joueurs qui sont sur le terrain.
Michel, vous étiez capitaine de l’équipe de France, sélectionneur des bleus et à présent président de l’UEFA. Jusqu’où ira Platini ?
– Je suis très fataliste. C’est le destin qui décide.
On verra bien…
 
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