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Minorités au soleil
Ah la belle affaire ! Ainsi le MSM pense qu''''il lui suffira d''accueillir quelques membres de nos minorités pour être perçu comme un parti national. Quelle idée étroite de ce qu''est un parti politique, un vrai !
Maurice est un pays où, semble-t-il, la griserie d''être aujourd''hui sur un estrade politique est plus forte que la désillusion attendue le lendemain. Ainsi, on trouvera toujours un certain nombre de fame-seekers qui accepteront d''aller faire tapisserie aux conférences de presse des partis de Dayal, Gayan, Ramsahok, d''Ashok Jugnauth, d''Eliézer François, de Dulloo ou du parti Malin. Le panachage autour du leader n''évoque pas plus l''unité nationale que ne le fait le front bench du MMM. L''unité nationale est une éthique, une manière d''être, une ambition, pas un artifice de marketing électoral.
Dans une démocratie réelle, là où les électeurs votent pour ceux qui, objectivement et sans considération communale, défendent au mieux leurs intérêts, il est tout à fait illusoire de penser qu''un parti peut accroître son audience en se contentant d''intégrer dans ses instances de lointains cousins des électeurs qu''il entend charmer. Quelle triste et peu engageante conception de l''action politique de terrain !
En 1963, Abdool Wahab Fondun est élu à Flacq en 1983, Marcello d''Unienville arrive en tête de liste aux élections villageoises à Triolet, quelques années plus tard, Laurence Leclézio est présidente de son village, Trou-d''Eau-Douce. Ce n''est pas la communauté des individus qui assure leur enracinement politique, c''est leur travail, l''honnêteté de leurs rapports avec leur mandants, leur partage réel des préoccupations de ceux dont ils sollicitent les suffrages. Si le MSM croit sincèrement qu''il lui suffit d''aligner quelques symboles communaux pour faire l''unité nationale, alors il doit admettre que le gang Gros Dereck l''a accomplie bien avant lui…
Les Mauriciens feront confiance à des partis politiques capables de comprendre leurs inquiétudes pour l''avenir et de leur proposer des solutions convaincantes. Si le MSM en est capable, il élargira son audience mais ce sera le fait d''un vrai engagement pour une démocratie partipative, ce ne sera pas imputable à une illusion de connivence communale.
Mais enfin, le message est éclairant. Certains candidats mauves pourraient désormais trouver aventureux les sentiers du Remake.
 
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