Le président du Mauritius Institute of Training and Development (MITD) Employee Union, Hemandar Madhow, a comparu devant le comité disciplinaire alors qu’un groupe de syndicalistes manifestait à l’extérieur. Le verdict est attendu dans une quinzaine de jours.

Devant le MITD à Phoenix, mardi 29 janvier, une dizaine de policiers étaient en état d’alerte. Leur attitude démontrait qu’ils s’attendaient au pire, note le syndicaliste Deepak Benydin. Accompagné de son collègue Narendranath Gopee, il était venu soutenir Hemandar Madhow lors de sa comparution devant le comité disciplinaire du MITD, hier. Celle-ci a été marquée par une vive tension. C’est ce qui aurait motivé l’arrivée en renfort de policiers. Alors qu’il n’y avait que quelques sentinelles avant l’audience.

«Les accusations portées sur Hemandar Madhow sont frivoles», souligne pour sa part Narendranath Gopee. «Elles ne tiennent pas la route.» Elles ont néanmoins valu à Hemandar Madhow d’être suspendu de son poste de professeur au MITD depuis le 21 janvier. La direction de l’institut lui reproche d’avoir déclaré, dans une interview à Radio One, que le MITD, «mal géré et sous l’emprise d’ingérences politiques, est plongé dans le chaos».

La direction n’aurait pas non plus apprécié qu’Hemandar Madhow soutienne que le MITD ne s’est pas occupé comme il se doit du cas de pédophilie alléguée au sein de l’établissement. Le syndicaliste aurait également affirmé que les employés du MITD subissent des transferts punitifs. Ces salariés, aurait-il ajouté, ne sont même pas au courant de leurs conditions de service. Et, Hermandar Madhow aurait observé que des traitements et pratiques injustes et discriminatoires prévalent au sein de l’institut.

Confronté à tous ces reproches, le syndicaliste a, dès le début de l’audience, hier, vers 15 h 30, dû faire face à une vive tension. Les avocats représentant le MITD ont objecté à ce que Hemandar Madhow soit défendu et par un l’avocat Kishore Pertab et par les syndicalistes Goopee et Benydin. Toutefois, Me Hervé Lassemillante, qui présidait la séance, a finalement autorisé les deux dirigeants syndicaux à assister Me Pertab.

L’avocat a alors mis plusieurs points en avant. Il a, entre autres, souligné que lorsque Hemandar Madhow est intervenu à la radio, il ne parlait pas en son nom personnel, mais en sa qualité de président d’un syndicat. Après avoir entendu les deux parties, Me Lassemillante a annoncé qu’il rendra son verdict dans une quinzaine de jours.

De son côté, le ministre de l’Education, Vasant Bunwaree, joint au téléphone dans la soirée, a déclaré qu’il ne se mêle pas de la gestion au jour le jour du MITD. Mais, dans le cas de Hemandar Madhow, il dit avoir exigé que «toutes les dispositions des lois du Travail soient scrupuleusement respectées».

Les syndicalistes, eux, ne baissent pas la garde pour autant. Ils sont prêts à réagir face à la «tentative de les bâillonner pour les empêcher de dire la vérité». D’ailleurs, certains d’entre eux ont manifesté devant le MITD, hier, vers 13 heures. L’un des syndicalistes portait même un bâillon, en signe de protestation.