L''''Allemagne et l''Argentine, aidées par deux grosses erreurs d''arbitrage, se sont donné rendez-vous dimanche pour un quart de finale explosif de la Coupe du monde de football en Afrique du Sud.

Les joueurs allemands ont donné une leçon de dynamisme aux Anglais (4-1) tandis que les Argentins ont eu un peu de peine à écarter une valeureuse équipe du Mexique (3-1) au cours de deux mémorables huitièmes de finale.

Car le sort de chacune des deux rencontres a basculé sur une décision controversée: un but valable de Frank Lampard refusé pour l''Angleterre qui aurait pu alors égaliser à 2-2 l''ouverture du score accordée à l''Argentine par Carlos Tevez pourtant en position de hors jeu.

Ces deux erreurs auront de quoi nourrir les arguments des partisans de l''arbitrage vidéo, que la Fédération internationale de football a jusqu''à présent exclu d''instaurer.

Mais les Allemands et les Argentins, qui s''affronteront samedi prochain (16h00) au Green Point Stadium du Cap avec le souvenir de leurs deux affrontements en finale de Coupe du monde (1986 et 1990), ont aussi étalé leur pouvoir offensif.

La Nationalmannschaft d''abord, qui s''est imposée par Miroslav Klose, Lukas Podolski et un doublé de Thomas Müller, Matthew Upson sauvant l''honneur pour l''Angleterre.

Il était écrit que ce classique du football entre deux grandes nations du football européen ne se déroulerait pas sans un incident à conserver dans les annales. Celui-ci est survenu à la 39e minute et 2-1 pour l''Allemagne, quand le ballon frappé par Franck Lampard a nettement franchi la ligne de but adverse après son rebond sur la transversale de Manuel Neuer.

Mais contrairement au célèbre but de Geoff Hurst, moins évident, accordé dans la controverse à l''Angleterre dans les prolongations de sa finale de la World Cup 1966 remportée 4-2 contre la RFA, l''arbitre uruguayen Jorge Larrionda n''a pas accordé le but qui aurait permis aux Anglais d''égaliser.

"Ça a été le tournant du match", a déploré Fabio Capello. "On a marqué, c''est incroyable. On joue avec cinq arbitres et ils sont incapables de dire s''il y a but ou non."

Après avoir laissé passer l''orage anglais de fin de première période, l''Allemagne a achevé le moral adverse en trois minutes, aux 67e et 70e minutes, sur deux contres d''école transformés par Thomas Müller. Avec trois réalisations à son actif, le jeune milieu de terrain du Bayern, 20 ans, mord à pleines dents dans cette Coupe du monde et dit déjà vouloir marquer "cinq ou six buts". Miroslav Klose, son camarade de club, est une autre arme redoutable de la sélection allemande.

Son ouverture du score contre les Anglais, un tacle terrible du bout du pied, le prouve: le temps ne semble pas avoir émoussé les réflexes de l''avant-centre du Bayern, qui se transcende à chaque Mondial. A 32 ans, Klose aligne désormais douze buts en phase finale de Coupe du monde: cinq en 2002, cinq en 2006 (meilleur buteur) et deux en 2010.

Ce n''est pas le cas de Wayne Rooney, qui n''avait déjà pas inscrit le moindre but à la Coupe du monde 2006, et aura traversé ce Mondial en toute transparence.

Gonzalo Higuain s''est en revanche encore illustré pour l''Argentine avec un but plein d''opportunisme à la 33e minute du match contre le Mexique. Il prend seul la tête du classement des buteurs avec quatre réalisations.

Mais le bourreau des Mexicains, dimanche soir au Soccer City de Johannesburg, se nommait Carlos Tevez. Le "taureau" de Manchester City a poussé de la tête dans la cage d''Oscar Perez une remise de Lionel Messi au-dessus de la défense adverse.

Le but a été mis en position de hors jeu et il a surtout mis les Mexicains hors d''eux pendant de longues minutes, jusqu''à la mi-temps où les remplaçants des deux camps ont failli en venir aux mains avant d''être séparés par les officiels.

Mais Carlos Tevez a aussi inscrit un but magnifique à la 52e minute, une frappe des 30 mètres en pleine lucarne, pour mettre définitivement son équipe à l''abri d''une combative équipe mexicaine. La sélection de Javier Aguirre a réduit le score par son jeune attaquant Javier Hernandez, qui n''aura pas eu le temps d''étaler toutes ses promesses dans ce Mondial.

"Il faut qu''on se repose et qu''on savoure cette victoire, qui n''a pas été facile", a déclaré Carlos Tevez après le match à six jours du rendez-vous avec l''Allemagne.

La résistance des Mexicains rappelle aux Brésiliens et aux Néerlandais, largement favoris lundi de leurs huitièmes de finale respectifs face au Chili (20h30) et à la Slovaquie (16h00), que les outsiders ne sont pas à prendre à la légère dans cette Coupe du monde.

Reuters