Le huitième de finale de mardi soir au Cap entre l''''Espagne, championne d''Europe en titre, et le Portugal, toujours en quête d''un premier sacre international, s''annonce comme l''un des plus indécis et passionnants de la Coupe du monde.

Etonnamment, les deux voisins ne se sont jamais affrontés lors d''un Mondial. Leur dernière rencontre remonte au premier tour de l''Euro 2004 et avait été remportée 1-0 par le Portugal.

Depuis, l''Espagne a enfin concrétisé son immense potentiel en remportant l''Euro 2008 tandis que son voisin butait invariablement sur les dernières marches des grandes compétitions internationales.

La Roja savait depuis le tirage au sort en décembre que les huitièmes de finale lui réserveraient un adversaire de premier choix: le Brésil, le Portugal ou la Côte d''Ivoire.

Ce sera donc le Portugal et les Espagnols ne tirent aucune satisfaction d''avoir évité l''ogre brésilien.

"Le fait que nous affrontions le Portugal au lieu du Brésil n''est pas un soulagement. Le Portugal m''inquiète", a déclaré le sélectionneur Vicente Del Bosque. "Nous avons vu (vendredi) comment ils ont contrôlé les Brésiliens (0-0)."

Réputé pour sa force de frappe offensive, dont il a fait preuve face à la Corée du Nord (7-0), le Portugal brille surtout depuis le début de la compétition par sa solidité défensive.

Avec l''Uruguay, la Seleçao est l''une des deux seules équipes du Mondial à ne pas avoir encaissé le moindre but au premier tour, une performance d''autant plus appréciable dans le fameux "groupe de la mort".

A l''inverse, l''Espagne, face à laquelle les équipes n''osent pas se découvrir, a connu des difficultés à concrétiser sa domination lors de ses trois rencontres du groupe H.

Voie royale vers les demies

L''état de forme moyen de Fernando Torres, qui revient d''une opération du genou subie en avril, n''y est certainement pas étranger. L''attaquant de Liverpool n''est pour l''instant que l''ombre du héros de l''Euro 2008, auteur du but vainqueur en finale face à l''Allemagne.

"Ce n''est pas facile de revenir d''une opération. Je sens que j''ai encore un peu de chemin à faire avant d''être de retour à 100%, même si je n''en suis pas loin", a-t-il déclaré samedi à une radio espagnole.

Del Bosque ne s''en inquiète pas et insiste sur le rôle primordial joué par Torres pour libérer des espaces à ses partenaires, dont l''inévitable David Villa, déjà auteur de trois buts.

"Il n''a peut-être pas marqué mais il nous aide parce qu''il est une menace pour la défense adverse. Et lorsqu''il a de l''espace, il reste un joueur très dangereux."

Le Portugal a fait pour sa part le plein de confiance en s''extirpant du groupe le plus relevé de la compétition et n''entend pas s''arrêter en si bon chemin.

"Le meilleur du Portugal est encore à venir. C''est ma conviction", clame le sélectionneur Carlos Queiroz. "Les joueurs sont motivés et confiants et font preuve d''une envie constante de progresser."

Affronter la Roja ne les effraie guère. "Tout le monde dit que l''Espagne est favorite (du Mondial), avec le Brésil et l''Argentine. Le Portugal est considéré comme un outsider mais c''est sur le terrain que nous verrons. Nous traversons une très bonne phase en ce moment", estime le milieu de terrain Pedro Mendes.

Les deux entraîneurs sont confrontés à quelques incertitudes avec, côté espagnol, les blessures du défenseur Raul Albiol et du milieu de terrain Xabi Alonso et, dans le camp portugais, celles de l''ailier Danny et du milieu de terrain Deco.

Sept joueurs portugais vivront par ailleurs sous la menace d''une suspension pour un éventuel quart de finale en cas de nouveau carton jaune, dont Cristiano Ronaldo, contre aucun côté espagnol.

Au-delà d''une question de suprématie régionale, ce match offrira au vainqueur, sur le papier, une voie rêvée vers les demi-finales puisqu''il affrontera en quart de finale le gagnant de Paraguay-Japon.

(Source : Reuters)