L''''Espagne voit déjà son équipe sur le toit du monde au lendemain de la démonstration livrée par la Roja en demi-finale du Mondial face à l''Allemagne (1-0).

Cette victoire patiemment obtenue face à l''équipe jusqu''ici la plus impressionnante du tournoi incite les commentateurs à l''optimisme avant la finale de dimanche contre les Pays-Bas.

"Les meilleurs du monde - et dimanche, les champions du monde", parie le quotidien sportif Marca en première page.

"Si le football est une question d''art et d''héroïsme, l''Espagne est l''équipe à suivre", s''enthousiasme El Pais. "Dans ce match contre une équipe d''Allemagne redoutable et éblouissante, elle a déployé un jeu sublime et elle a su retrousser ses manches quand il le fallait."

Car plus que la victoire, étriquée au score, c''est la manière - emprise sur la rencontre, pression sur l''adversaire, précision des passes et des gestes - qui a plu aux commentateurs espagnols.

"L''Espagne n''a pas seulement gagné, elle a livré une démonstration, elle a joué en costume de soirée", estime El Mundo.

"Avant, il y avait le Brésil de 1970. Bientôt, il y aura l''Espagne de 2010 qu''on évoquera comme modèle ultime d''un sport transformé en art grâce à des joueurs comme Xavi, (Andres) Iniesta, (Xabi) Alonso et les autres magiciens."

Comme l''a souligné le sélectionneur Vicente del Bosque, qui a succédé à Luis Aragones après le triomphe de la Roja à l''Euro 2008, c''est tout le collectif espagnol qui est parvenu à asphyxier les joueurs allemands, ce qu''il avait déjà fait il y a deux ans à Vienne en finale du championnat d''Europe.

"Tout est basé sur la qualité de notre milieu de terrain autour d''une équipe très bien organisée. Les talents individuels ressortent d''autant plus facilement quand une équipe est bien structurée", a noté l''ancien entraîneur du Real après le match.

C''est pourtant un défenseur plus connu pour ses tacles et son esprit combatif que sa capacité à inscrire des buts, l''auteur du but victorieux Carles Puyol, qui focalise l''attention des journaux et des télévisions.

Le vétéran de la défense centrale du Barça a débloqué la rencontre d''un coup de tête magistral à la 73e minute, son troisième but inscrit sous le maillot rouge et or.

"Qui s''est élancé au point de penalty, Michael Jordan, Superman? Non, simplement Puyol, avec des suspensions aux mollets et une cape d''invincibilité", se permet El Mundo.

Joan Capdevila, le latéral gauche de la Roja, veut convaincre le défenseur aux long cheveux bouclés de se raser la tête si l''Espagne remporte la finale.

Cette perspective d''un triomphe inédit en Coupe du monde est déjà dans toutes les têtes et les images de la foule en liesse mercredi soir remplissent les pages des journaux.

"L''Espagne est une grande fête", écrit le quotidien sportif AS. "Personne ici n''a rien connu de similaire, tout le pays est touché par l''enthousiasme contagieux de ce groupe de joueurs, le meilleur que nous ayons jamais eu. Dimanche, ce pourrait être encore plus grand."

(Source: Reuters)