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Mukeshwar Choonee fait marche arrière : « Susheela Raman a blessé certaines sensibilités »

1 juin 2012, 00:00

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Mukeshwar Choonee fait marche arrière : « Susheela Raman a blessé certaines sensibilités »

Le ministre des Arts et de la Culture revoit son discours. Après avoir déclaré que l’artiste internationale Susheela Raman n’aurait pas dû faire l’objet de censure, il prend cette fois une position complètement différente, entourés des représentants de deux groupes de pression.

Doit-on s’attendre à une censure lors des concerts d’artistes internationaux ? C’est ce qu’on l’est bien tenté de croire d’après les dernières déclarations du ministre des Arts et de la Culture Mukeshwar Choonee. Intervenant sur le cas Susheela Raman à qui l’agence Immedia a demandé de ne pas interpréter la chanson « Ennapane » - une reprise d’un chant dévotionnel au dieu Muruga - lors de son concert le samedi 26 mai 2012, il déclare qu’il faudrait peut-être songer à classifier les artistes, prenant ainsi une position différente de celle qu’il avait affichée lors du Salon de mai. 

« Nous avons des classifications pour le cinéma et le théâtre. Il faudrait peut-être classifier les artistes », a-t-il lancé lors d’une conférence de presse ce vendredi 1er juin à Port-Louis. En tenant ces propos, le ministre Choonee avait à ses côtés Veeren Coomaren, président du Mauritius Tamil Cultural Centre Trust (MTCC), et Chemen Jeevendiren, président de la Tamil Speaking Union (TSU). 

Mukeshwar Choonee enfonce le clou, estimant que l’artiste mondialement connu a heurté la sensibilité des personnes de culture tamoule. Il a aussi ajouté que l’agence ayant sollicité les services de l’artiste, c’est-à-dire Immedia, aurait dû prendre le soin de visualiser certaines vidéos de l’artiste et passer en revue certaines de ses chansons avant de l’inviter à tenir un concert à Maurice. 

« Cela nous aurait évité une telle polémique », fait ressortir Mukeshwar Choonee. Mercredi, il avait pourtant un tout autre discours, clamant « qu’il ne fallait pas empêcher l’artiste de chanter » une de ses compositions qui ne fait pas plaisir à la MTCC et le TSU. 

Selon lui, les agences privées engagées dans l’évènementiel devrait suivre le même exemple que le gouvernement. « Lorsque nous organisons un concert avec des artistes internationaux, nous passons son profil au crible et prenons même contact avec le pays dont est issu l’artiste. Cela dans le but d’être sûr que l’artiste ne blessera aucune sensibilité », a insisté le ministre.

Mukeshwar Choonee a d’ailleurs réagi favorablement à la requête de Veeren Coomaren qui a lors de la conférence de presse fait une requête pour que le ministre commence à avoir un droit de regard sur les artistes venant se produire à Maurice. « Je prends en compte cette requête, mais nous ne voulons rien imposer », a-t-il avancé.

Veeren Coomaren a, pour sa part, condamné la prestation de l’artiste, qui, selon lui, s’amuse à tourner des chants dévotionnels en dérision.