Le MV Markella est toujours à quai, à Port-Louis, et a coûté Rs 1 million en termes d’entretien à la Mauritius Ports Authority. Celle-ci a lancé un appel d’offres au début de cette semaine pour la vente de ce porte-conteneurs panaméen dont les réservoirs contiennent 300 tonnes de carburant.

Les autorités cherchent à éviter que l’épisode Angel 1 se répète. Un porte-conteneurs battant pavillon panaméen est bloqué à Port-Louis depuis le 10 septembre 2011. Il a mouillé dans les eaux mauricienne pour y livrer des marchandises et depuis, il n’a plus jamais repris la mer suite à six demandes de saisies conservatoires.

Ce qui préoccupe les autorités, à présent, c’est que le navire est bloqué dans le port avec 300 tonnes carburant dans ses réservoirs. La MPA s’accorde un mois pour vendre ce porte-conteneurs. Déjà, cinq acheteurs potentiels ont manifesté leur intérêt pour ce navire qui vaut 2 millions de dollars, soit quelque Rs 60 millions.

Benoît Barbeau, Port Master à la MPA, souligne que le porte-conteneurs gêne la navigation. Le plus grave, c’est qu’il a perdu son ancre et qu’il n’est couvert par aucune police d’assurance depuis le 23 février. A son arrivée au port, le MV Markella était représenté par la Mediterranean Shipping Company (MSC) avant que l’IBL Fishing Agency ne prenne le relais. Le 11 janvier, l’agence a cessé de le représenter.

« Ce navire est soumis à six saisies conservatoires. Il représente un danger, non seulement pour le port lui-même mais pour l’environnement marin à cause du carburant contenu dans ses réservoirs. Jusqu’ici, nous avons dépensé environ Rs 1 million pour l’entretien », explique le Port Master.

Le Port Master avait ordonné que le MV Markella quitte la rade le 11 février dernier lorsque le cyclone Giovanna est passé en alerte 3. La MPA a dû lui fournir du carburant. Entre-temps, le bateau a perdu son ancre et il s’est, de nouveau, retrouvé à 20 miles nautiques à l’ouest de Maurice, étant incapable de reprendre la mer. Leporte-conteneurs a donc été remorqué aux frais des contribuables.

L’argent dépensé jusqu’ici pour le bateau sera recouvert par la MPA une fois qu’il sera vendu. Ce navire s’est déjà retrouvé sous les feux de l’actualité, ayant été utilisé pour le commerce illégal de 74 tonnes de bois de rose entre Madagascar et la Chine en juin 2011. La cargaison, présumément commanditée par un homme politique mauricien, avait été présentée sur les documents officiels comme du haricot rouge. 

En attendant la vente du MV Markella, un autre problème a surgi. Les membres d’équipage du porte-conteneurs qui sont au nombre d’une dizaine, sont eux aussi bloqués à Maurice. Ils sont pris en charge par l’Apostolat de la Mer.

L’aumônier Jacques-Henri David affirme que les marins, qui sont d’origine indonésienne, attendent la vente du navire pour rentrer chez eux. « Ce n’est pas évident. On essaie de leur donner ce que nous pouvons. Mais ils doivent rentrer chez eux », souligne l’abbé.