«Le MSM a son électorat dans toutes les villes»

Quels sont les enjeux des prochaines municipales pour l’alliance MSM-MMM ?

Ils sont cruciaux. Nous avons demandé une élection-correction. Nous nous attendons à ce que la population citadine cristallise le rejet d’un régime qui a failli sur tous les plans, avec une crise de leadership et une manipulation de l’appareil de l’Etat. On note aussi une dégradation sociale à tous les niveaux causée par les dérives et les excès de la culture travailliste.

Qu’est-ce que l’alliance MSM-MMM propose en contrepartie ?

Une nouvelle philosophie de gestion avec plus de transparence et de nouvelles compétences. Il s’agit de faire de nos villes des poumons économiques en soutenant activement les petits entrepreneurs. Moi qui suis urbaniste, j’estime que les villes doivent respirer la joie de vivre. Or, aujourd’hui, nos villes sont devenues des ghettos. Désormais, les seuls lieux qui reflètent le glamour des villes, sont les centres commerciaux. Mais ce n’est qu’une façade. Il n’y a actuellement aucune animation culturelle. La ville, c’est la vie. Quand on entre dans une ville, on vit différemment. Il y a un autre sens de la territorialité. Aujourd’hui, on constate une déchéance urbaine. Port-Louis est une capitale morte.

Du côté de l’alliance PTr- PMSD, on fait ressortir qu’il faut des municipalités qui soient contrôlées par le pouvoir pour assurer le suivi des projets. Que répondez-vous à cela ?

C’est la négation même de la démocratie.

Pendant sept ans, les villes et le gouvernement ont appartenu au PTr et on a vu que cela n’a produit rien de concret. On se rappellera, d’un autre côté, qu’on a pu avoir des municipalités gérées par l’opposition et qu’elles ont réalisé de belles choses.

Votre parti, le MSM, est attendu au tournant. On estime qu’il devra prouver qu’il a des assises dans les villes. C’est un défi pour vous ?

Nous avons créé, avec notre partenaire, le MMM, une bonne synergie.

Nos comités de campagne font un travail conjoint et efficace. Nous avons nos assises dans les villes. Le MSM a son électorat dans toutes les villes.

On estime également que l’avenir de l’alliance MSMMMM dépend des résultats de ces municipales…

Les résultats de ces élections détermineront surtout l’avenir de Navin Ramgoolam. Je constate qu’à dix jours de ces élections, le PTr n’est toujours pas en campagne. Tout le monde attend de voir s’il y aura un viol de la démocratie à la travailliste, comme on l’a eu en 1998 avec l’élection «tempo» et en 1999 à Beau-Bassin – Petite-Rivière avec la méthode «Stauffer», soit un terrorisme pour intimider ceux qui veulent voter contre le pouvoir. Ou encore cette force de l’argent pour amener les gens à voter pour soi. Ce qui m’offusque, c’est que personne ne sera choqué si cela arrive.

Propos recueillis par Nazim ESOOF

Nazim ESOOF