Après s’être lancée dans la vente de fournitures de bureau avec «Fox Office Stationery», Nathalie Renard ose la lingerie coquine avec «OZÉ Lingerie». Sous cette enseigne, elle explore depuis quelque temps le marché international. De fil en aiguille, elle aborde un nouveau challenge : une ligne de vêtements pour enfants, Oz’anges.

Son parcours reflète une incroyable persévérance et un vrai dynamisme. À 44 ans, Nathalie Renard est à la tête de deux entreprises, dans des créneaux bien distincts. Son enseigne Fox Office Stationery se positionne dans le commerce de fournitures de bureau, de consommables et d’équipements bureautiques, alors qu’OZÉ Lingerie, incorporée en 2009, a révolutionné le marché de la lingerie fi ne dans un segment un peu extravagant : celui de la lingerie coquine. La femme d’affaires n’a pas pour autant dit son dernier mot. Elle revient avec un tout nouveau défi : le lancement d’une toute nouvelle marque, Oz’anges, une ligne de vêtements pour enfants, «spécial été», qui sera bientôt dans les vitrines.

D’où sort-elle toute cette énergie ? Mariée à 19 ans, Nathalie Renard n’est pas passée par les grandes filières de l’enseignement supérieur. «C’est surtout l’école de la vie qui m’a réellement formée et qui a fait de moi ce que je suis aujourd’hui», soutient-elle. Et d’ajouter que des déceptions, des obstacles… elle en a connus sous des formes diverses. «Mais j’ai décidé à l’âge de 25 ans de donner un réel sens à ma vie, à la suite d’un divorce quim’a laissée avec deux enfants à élever»,raconte-t-elle. La jeune maman s’est donc lancée à l’aveuglette sur le marché du travail, prenant un emploi en tant que représentante commerciale, pour le compte d’une enseigne de fournitures de bureau.

Passionnée par ce qu’elle entreprenait, Nathalie Renard a très vite développé ses talents commerciaux innés, tandis que sa force de caractère lui ouvrait des portes. C’est aussi de cette expérience qu’elle tient son expertise dans ce créneau particulier.

Une femme de terrain

En 2006, elle rencontre un ressortissant français, qu’elle épouse et qui lui permet de mettre un pied dans le monde des affaires. Fox Office Stationery voit alors le jour. «Nous avons non seulement mis sur pied ce commerce d’accessoires bureautiques, mais Fox Office Stationery est venueapporter une touche d’innovation avec la vente en ligne», se souvient-elle. C’était d’ailleurs un investissement non négligeable, soit quelque Rs 4 millions investies pour faire tourner le business aussi bien que le site marchand.

Sept ans plus tard, les résultats parlent d’eux-mêmes. «Nous desservons de nombreuses entreprises de l’île et notre clientèle ne cesse de croître», soutient la femme d’affaires. «Aujourd’hui encore, j’ai toujours le contact facile avec mes clients et je reste une femme de terrain. C’est ce qui fait le succès de mes entreprises», ajoute notre interlocutrice.

Entre-temps, en 2009, elle a diversifié ses activités. La femme d’affaires épanouie est venue renverser les tabous liés à la lingerie coquine. Une boutique installée au Caudan Waterfront a ainsi confi rmé son intuition qu’il y aurait une demande pour ce type de produits.

«Ce commerce continue d’attirer une bonne clientèle», commente Nathalie Renard, qui se dit bien conscienteque cela reste un achat occasionnelet que les chiffres de vente «ne vont certainement pas exploser sur un petit marché comme le nôtre».

OZÉ Lingerie a su apporter à la lingerie coquine une petite touche glamour, tout en la rendant plus accessible à la clientèle mauricienne, surtout en termes de prix. «Lorsque nous nous sommes lancés, nos produitsétaient à l’époque importés de la Pologne.Le coût du fret, ajouté au coût élevé de ces produits haut de gamme,revenait cher et freinait la vente», explique la femme d’affaires.

Mais grâce à l’expertise de son époux qui a travaillé pour de grandes maisons de couture, dont la maison Nina Ricci, et qui a su partager son savoir-faire, Nathalie Renard a pu mettre sur pied un atelier de confection – qui s’est installé tout récemment dans le parc industriel de La Tour Koeing – pour la fabrication de ses produits localement. Cela lui offre une meilleure compétitivité et une opportunité de positionner ses produits à haute valeur ajoutée sur le marché international.

Lentement mais sûrement…

De fil en aiguille, elle a appris à gérer son marketing. «Nous faisons la promotion de nos produits sur le site alibaba.fr, sur les réseaux sociaux, sans compter des mailings réguliers pour toucher de nouveaux clients», explique Nathalie Renard qui garde malgré tout les pieds sur terre. «Nous nous ouvrons à peine aux marchés internationauxet notre capacité de fabricationest encore moyenne, du moins pas suffisante pour l’instant pour viserde grosses commandes industrielles.Pour l’heure, nous avons expédié des petites commandes en Angleterre, à La Réunion, en Asie (Malaisie etThaïlande, qui sont de gros players du textile) ou encore en Jamaïquequi commence à peine à essayer nosproduits», nous dit-elle. Elle préfère avancer lentement mais sûrement : «Nous redynamisons actuellement notre équipe et comptons venir avec des produits hors pair qui attiseront davantage la curiosité de notre clientèle», renchérit-elle. Car pour notre femme d’affaires, l’innovation reste le maître mot.